Après la pénurie, l’abondance. Pas moins de 35 tests sérologiques Covid-19 sont désormais autorisés en France. Ils n'étaient qu'une vingtaine la semaine dernière.
Pourtant, les autorités veulent contenir leur utilisation : ces tests, dont la fonction est d'identifier la présence d'anticorps dans le sang – et donc d'une immunité potentielle contre le Covid-19 -, ne sont remboursés que pour les soignants. Leur prise en charge sera élargie dans les prochains jours à ceux qui ont eu les symptômes du Covid sans diagnostic confirmé par un dépistage.
Mais beaucoup de Français ne veulent pas attendre. Dès le début du déconfinement, d'importantes files d'attente se sont formées devant les laboratoires d'analyse. Un besoin de savoir compréhensible, notamment pour les anciens malades, ou leurs proches. Et vous souhaitez savoir s'ils sont fiables. Dr Good répond à vos questions.
C'est l'objectif. Si vous avez contracté la maladie, il est très probable d'obtenir un test positif. Mais ce n'est pas certain à 100 %. Selon l'Institut Pasteur, 98 % des personnes diagnostiquées positives ont développé des anticorps 41 jours après le début des symptômes. Mais on ne sait pas encore combien de temps ils perdurent dans le sang. De nouvelles études sont nécessaires.
Oui, la fiabilité des tests homologués a été confirmée par le Centre national de référence (CNR) selon les standards du cahier des charges de la Haute autorité de santé (HAS). Ils ne sont pas pour autant infaillibles : selon la base d'évaluation, leur taux de fiabilité varie de 90 % à 95 % pour les cas positifs et atteint environ 98 % pour les cas négatifs.
Certainement, toutes les études montrent que les anticorps neutralisent bien le risque d'une nouvelle infection. Mais des doutes demeurent sur la durée de cette protection. Pour le SRAS apparu en 2002, l’immunité durait en moyenne deux à trois ans. Mais celle des autres coronavirus, bénins, se limite en général à quelques mois. Par ailleurs, les formes mineures de la maladie pourraient aboutir à des taux d'anticorps plus faibles, et donc une protection moins longue
Au-delà de la curiosité, l'intérêt personnel est en effet très limité. En revanche, il est important pour les chercheurs de réaliser ces tests au sein de populations. Ils vont ainsi permettre de mesurer le taux d'immunité globale, et mieux évaluer le nombre de cas asymptomatiques. Ces informations sont précieuses pour mieux comprendre l'épidémie et prévenir une deuxième vague.
En effet, ces tests, qui coûtent une quarantaine d'euros, ne sont pas encore remboursés, même avec une ordonnance. La HAS s'est toutefois prononcée récemment en faveur de leur prise en charge pour les personnes qui ont eu des symptômes, mais qui n’ont pas réalisé de test virologique. L'arrêté de remboursement par la Sécurité sociale devrait être publié dans les prochains jours au Journal officiel.
Certaines pharmacies proposent en effet des kits de test sérologique, de type TROD-Covid 19, à partir d'une simple goutte de sang. Mais aujourd'hui, seuls les laboratoires d'analyses médicales ont le droit de les réaliser. Les pharmaciens qui en proposent s'exposent donc à des poursuites et à des sanctions disciplinaires.