Sortir sans attestation, reprendre le chemin de l’école, retrouver ses collègues du travail, pour la plupart d’entre nous, les portes du déconfinement se sont entrouvertes.
Sortir sans attestation, reprendre le chemin de l’école avec les copains, retrouver ses collègues du travail, pour la plupart d’entre nous, et à des degrés divers, les portes du déconfinement se sont entrouvertes cette semaine. Ce lundi flottait dans l’air un parfum de retour à la vie mais aussi un virus qui freine encore nos élans frénétiques. Il prive encore les plus fragiles et les malades chroniques des joies simples du quotidien.
Cette « semi-liberté », nous la devons à notre discipline des 55 jours mais également à la mobilisation exemplaire des personnels soignants qui ont tenu le cap au plus fort de la tempête. A cette reconnaissance, il faut y associer tous ces anonymes qui, derrière leur caisse, au volant de leur poids lourd ou dans les usines nous ont permis de traverser cette épreuve en restant à l’abri. Pour beaucoup, ils appartiennent aux classes dites moyennes et populaires. Sans doute celles qui ont payé le plus lourd tribut à cette épidémie.
A mesure que le couvercle du déconfinement sera levé, nous découvrirons alors que la France sanitaire rouge et verte masque la France sociale des inégalités.