Une nouvelle idée est apparue récemment au sein du gouvernement : mettre en place un passeport vaccinal, qui permettrait aux individus vaccinés contre la Covid-19, d’accéder à des commerces, services et activités. Quelles activités sont concernées ? Qu’est-ce que le « passeport vert », qu’Israël s’apprête à adopter ? Qu’en pensent les spécialistes ? L’équipe D.Good! vous répond.
Pour reprendre le cours de notre vie mais aussi pour donner un coup de pouce à l'économie, l'idée d'un passeport vaccinal est envisagée par certains Etats et quelques entreprises. L’idée est de réserver l'accès à des services ou des lieux (les salles de spectacle ou les avions, par exemple) uniquement aux personnes vaccinées contre la Covid-19.
Loin de faire consensus, cette mesure qui pourrait s'apparenter à une obligation vaccinale divise le monde politique et la communauté scientifique. Et nous les citoyens, qu'en pensons-nous ?
Dr Good donne des arguments pour se forger votre opinion.
La liste est longue ! L'instauration d'un passeport vaccinal a déjà été envisagée pour prendre l'avion, utiliser les transports en commun, aller dans des salles de spectacle, se rendre dans un restaurant...
Autant d'activités banales hors période de pandémie. Certaines compagnies aériennes, telles que Ryanair ou l'australienne Qantas, ont l'intention de réclamer un tel passeport à leurs passagers.
Le Medef s'est quant à lui positionné en faveur d'un passeport sanitaire pour fréquenter les salons professionnels.
Non, mais le projet est très avancé dans plusieurs pays dont Israël. Le gouvernement travaille sur la mise en place d'un "passeport vert" qui autoriserait les personnes vaccinées à assister par exemple à des événement culturels mais aussi à être dispensées de quarantaine en cas de contact avec une personne positive au Covid.
En Europe, la Grèce est favorable à un tel document pour les touristes. Les autres membres de l'Union sont partagés. L'Espagne, par exemple, qui a mis en place un registre des personnes refusant la vaccination, n'y serait pas opposée.
Fin décembre, le projet de loi sur les urgences sanitaires prévoyait de « subordonner les déplacements des personnes, leur accès aux moyens de transports ou à certains lieux, ainsi que l'exercice de certaines activités à la présentation des résultats d'un test de dépistage négatif » ou « au suivi d'un traitement préventif, y compris à l'administration d'un vaccin, ou d'un traitement curatif ».
Face à l'opposition suscitée par le texte, le gouvernement a fait marche arrière. Aujourd'hui, il s'y oppose pour des raisons politiques et éthiques. D'une part, le président de la République s'est engagé à ce que le vaccin ne soit pas obligatoire. D'autre part, « il l y a des questions de discrimination qui méritent d'être analysées », estime le Pr Alain Fischer, le M.Vaccin du gouvernement.
Comme nous ignorons encore la durée de protection du vaccin et s’il empêche la transmission du virus, exiger un passeport vaccinal « n'a donc pas de sens », a affirmé Dominique Le Guludec, présidente de la Haute Autorité de Santé au micro de France Info. En outre, les vaccins ne sont pas efficaces à 100 %.
Le passeport vaccinal risquerait donc de poser des problèmes de responsabilité si une personne vaccinée était infectée malgré tout. « Nous ne recommandons pas les passeports d'immunité, et nous ne recommandons pas l'usage de tests comme un moyen d'éviter la transmission du virus aux frontières », a déclaré Catherine Smallwood, responsable des situations d'urgence à l'OMS-Europe.
Oui, certains pays exigent que vous soyez vacciné contre la fièvre jaune, le tétanos ou encore la rage pour pénétrer sur leur territoire. Plus de 200 pays exigent la présentation du "Certificat international de vaccination".
En France, pour être inscrits à l’école, les enfants doivent être vaccinés contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite.
Certains professionnels de la santé sont aussi obligés de se vacciner contre l’hépatite B, la typhoïde, la diphtérie, le tétanos ou la poliomyélite.
Cependant, le vaccin contre la Covid-19 n'est pour le moment pas accessible à toute la population. Il paraît donc impossible d'imposer un tel passeport tant que la campagne de vaccination n'est pas terminée.