Après un relatif laisser-aller durant le confinement et un mouvement de retour au naturel, la chasse aux poils est de nouveau ouverte. L’ethnologue Christian Bromberger remonte aux origines de cette mode et nous explique comment le poil a traversé les siècles. Cécile Coumau, de son côté, a passé au peigne fin les méthodes et les précautions à prendre.
Le confinement n’a pas été rasoir pour tout le monde ! Durant cette période, près d’une femme sur deux (40 %) a négligé l’épilation, selon un sondage OpinionWay pour Bic. Les hommes n’ont pas été interrogés mais il y a fort à parier qu’eux aussi ont été moins accros au rasage. Et oui, comme nous le confie notre expert, l’ethnologue Christian Bromberger, la gente masculine subit elle aussi une forme de pression sociale à entretenir sa pilosité.
Cependant, avec le déconfinement et les beaux jours, la chasse aux poils est rouverte. Les esthéticiennes voient revenir leurs clientes en masse. Mais attention, ne vous ruez pas sur vos rasoirs, crèmes dépilatoires et autres bandes de cire !
Attention à l’épilation, pratiquée de manière un peu "sauvage", sans tenir compte de votre peau, de votre état de santé, mais aussi du rôle des poils qui font barrière à toutes sortes de bactéries et virus. Chaque technique présente des avantages et des inconvénients. A chacun et chacune de choisir la bonne stratégie pour se faire plaisir en toute sécurité.
Optez pour la technique qui vous convient le mieux
Rasoir, épilateur électrique, cire… les techniques pour se débarrasser de vos poils ne manquent pas. Le bon vieux rasoir arrive en 1er sur le podium en terme d’utilisation, sans doute parce que c’est le plus rapide et le moins coûteux. En revanche, il peut avoir tendance à assécher la peau et à favoriser la repousse de poils plus épais. Les douillettes vont, elles, avoir un faible pour les crèmes dépilatoires mais elles contiennent un acide ramollissant le poil qui peut créer des irritations, voire des allergies. Mieux vaut faire un test sur un carré de peau avant de tout étaler.
Celles qui veulent un effet durable (environ 3 semaines) ont le choix entre la cire et les épilateurs électriques. Les femmes ayant des problèmes de circulation sanguine devront éviter la cire.
Des zones sensibles
De plus en plus tendance, l’épilation du maillot séduit la moitié des femmes de moins de 25 ans. L'épilation intégrale, qui doit se pratiquer à la cire, augmente le risque d’infections vaginales, les poils font barrière aux intrus. Des chercheurs ont montré que les personnes pratiquant une épilation pubienne 11 fois par an multipliait par 4 la probabilité de souffrir d’une infection sexuellement transmissible telle que l’herpès. Et vous messieurs, c’est pareil. Si vous arrachez vos poils de nez, toutes sortes de microbes peuvent pénétrer plus facilement dans votre organisme. Contentez-vous de découper aux ciseaux ce qui dépasse. Quant aux petits poils des ados , le rasoir et la crème dépilatoire sont déconseillés si vous ne voulez pas transformer votre duvet en moustache.
Un pro pour l’épilation « définitive »
Lumière pulsée et laser sont les deux techniques les plus efficaces, mais pas définitives. Après plusieurs séances, vous êtes en moyenne débarrassées de vos poils pendant 5 ans. Ces appareils peuvent cependant provoquer des effets indésirables et notamment des brûlures. L’Agence nationale de sécurité sanitaire a d’ailleurs tiré la sonnette d’alarme en 2017 réclamant un meilleur encadrement de ces pratiques. Par ailleurs, le laser est contre-indiqué pour les femmes enceintes, les peaux bronzées ou encore les femmes prenant un médicament photo-sensibilisant. Pour éviter tout risque, mieux vaut confier son épilation définitive à un dermatologue.
A faire avant et après
L’épilation favorise les poils incarnés. Ces poils rebelles qui poussent sous l’épiderme peuvent s’infecter. Un petit gommage chassant les cellules mortes de votre peau aidera vos poils à sortir. Autre petit conseil : ne vous exposez pas au soleil juste après l’épilation et évitez le plongeon dans la piscine chlorée. Votre peau a besoin d’un peu de repos