Durant ce confinement, les écoles, les collèges et les lycées restent ouverts. Cependant, seuls les lycées passent à un enseignement à distance à 50%. Il s’agira, ainsi, de s’interroger sur les risques encourus par nos enfants et de réfléchir à des solutions pour limiter au mieux la contamination dans les foyers.
Eviter à tout prix le "lockdown" des écoles, voilà ce que souhaitent les enseignants, les parents... et même certains enfants ! Pour ne pas être contraint à la fermeture des lycées, le ministre de l'Éducation nationale a demandé aux chefs d'établissement de renforcer le protocole sanitaire pour que seulement 50 % des jeunes soient présents en même temps.
Dans les collèges, les enseignants réclament le même fonctionnement en demi-groupe. Cette mesure qui permettra la distanciation physique sera-t-elle suffisante pour éviter des clusters dans les écoles ? Pas sûr... La concentration d'élèves à la cantine et les problèmes d'aération suscitent aussi des inquiétudes.
Sans compter qu'il va falloir soutenir les enfants les plus fragiles avec cette école à moitié à distance. Lors du premier confinement, 6 à 10 % des élèves avaient décroché.
En fait, tout dépend de l'âge. Les moins de 10 ans sont moins contaminés et moins contaminants. Et ils développent des formes beaucoup moins graves, fréquemment asymptomatiques et donc souvent indétectables.
En revanche, à partir de 15 ans, le risque de contracter le virus est identique à celui d'un adulte. Malgré tout, les adolescents souffrent de beaucoup moins de symptômes.
Entre 10 et 15 ans, le risque est intermédiaire. Une méta-analyse (compilation de plusieurs études) publiée le 29 octobre montre bien que la contagiosité augmente avec l'âge. La majorité des clusters identifiés dans les établissements scolaires a d'ailleurs été détectée à partir du secondaire.
Le 6 novembre, le ministère comptabilisait 3 528 élèves testés positifs et 1 165 personnels, à rapporter aux 12 millions d'élèves et 1 million d'agents que compte l'Éducation nationale.
Avec 30 élèves par classe en moyenne dans les lycées, la distanciation physique est impossible. Dédoubler les classes en demi-groupe ne pourra donc que limiter le taux de contamination. Cette mesure va aussi avoir pour conséquence de faire diminuer le nombre d'élèves se retrouvant en même temps à la cantine, et donc sans masque. Or, les restaurants scolaires - des lieux fermés où les mesures barrières sont inapplicables - sont identifiés comme des lieux favorisant la circulation du virus. Enfin, si les établissements accueillent moitié moins d'élèves, les regroupements qui se forment devant les grilles des établissements diminueront aussi. Pour toutes ces raisons, il est fort probable que les collèges doivent mettre en place le même protocole. Et ce sans attendre l'apparition de clusters.
Une étude parue dans le Lancet Infectious diseases a montré que l'effet de telles mesures était perceptible au bout de 2 voire 3 semaines.
Un million de tests rapides sont prévus pour les personnels des établissements situés dans des zones où l'accès aux tests virologiques est tendu, et lorsque des cas de Covid-19 sont apparus dans l'établissement.
Des campagnes de test auprès des élèves pourraient également intervenir. Ces tests antigéniques sont certes moins fiables que les tests PCR traditionnels mais ils donnent des résultats rapidement et présentent un intérêt dans le cadre d’opérations de dépistage à large échelle. L’objectif est de débusquer les clusters.
La mesure préconisée par le Pr William Dab, ancien directeur général de la santé, est loin de faire l'unanimité. « Je crois que c'est un vrai objectif social de laisser nos enfants à l'école. En revanche, il faut que, quand ils rentrent à la maison, ils gardent le masque », a-t-il déclaré à BFM TV.
Au vu d'une étude publiée le 30 octobre par les Centres américains de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), la recommandation paraît sensée : les chercheurs concluaient que « la transmission du SARS-CoV-2 parmi les membres du ménage était fréquente, que ce soit par les enfants ou les adultes ».
La décision appartient évidemment à chacun mais le port du masque à la maison paraît indispensable si une personne est positive et recommandée si un cas contact est présent.
Aérer fait partie des gestes barrières. Mais les fenêtres des écoles ne peuvent, bien souvent pas s'ouvrir. L'Éducation nationale estime cependant que les purificateurs d'air n'ont pas apporté la preuve de leur efficacité. Mais des études menées depuis 2017 sur ces appareils qui sont normalement capables de filtrer des particules plus petites que le Sars Cov2 ont donné des résultats positifs. Reste à savoir si ces appareils restent efficaces lorsqu'ils sont utilisés en permanence.
Les chercheurs insistent sur la nécessité d'aérer malgré tout...