Une nouveauté s’implante en France : les autotests. Plus besoin d’être assisté d’un professionnel de la santé, nous pouvons désormais nous tester seuls. Réservés néanmoins aux plus de 15 ans, les résultats apparaissent sous 20 à 30mn. Mais plusieurs questions se posent : quelle est leur efficacité ? Où seront-ils vendus et quelle sera leur prix ? Seront-ils utilisés au sein des écoles ? L’équipe Dr.Good! vous répond.
Dépister soi-même la Covid-19, c'est aujourd'hui possible. Après l'Allemagne, le Royaume-Uni ou encore en l'Autriche, les auto-tests doivent arriver dans nos pharmacies dès cette semaine.
La Haute Autorité de santé (HAS) vient de donner son feu vert à ces tests qui peuvent se faire sans l'aide d'un soignant. Simples, rapides, aussi efficaces que les tests antigéniques, les autotests devraient nous faciliter la vie. A condition de respecter quelques règles...
Oui, les autotests, qui viennent d'être validés par la Haute Autorité de Santé, n'ont pas besoin d'être pratiqués par un professionnel de santé. Contrairement aux tests antigéniques et PCR, ils ne nécessitent pas un prélèvement naso-pharyngé mais un prélèvement nasal.
Concrètement, il suffit de faire pénétrer l'écouvillon de 3 à 4 cm dans les narines et de le faire tourner 5 fois. La HAS estime malgré tout que le geste « pour être correctement réalisé requiert un minimum de formation préalable, et tout particulièrement en cas d'auto-prélèvement ».
Une bande témoin indique tout de même si le test a fonctionné. Pour le résultat, il suffit d'attendre 20 à 30 mn.
Ils sont pour le moment réservés aux plus de 15 ans pour des raisons anatomiques. Pour les 10-15 ans, une réévaluation de ces tests sera menée.
Ces autotests sont recommandés aux personnes asymptomatiques. Si vous souhaitez vous tester avant des retrouvailles familiales, faîtes-le le jour même ou « à défaut la veille de la rencontre », souligne la HAS. Les autotests peuvent aussi être utilisés dans le cadre de dépistage à large échelle, en alternative aux autres tests rapides (TDR et TROD) qui sont eux pratiqués par des professionnels de santé ou des personnes formées.
Non, les autotests sont antigéniques, c'est-à-dire qu'ils recherchent l'antigène à la surface du virus alors que le test PCR recherche le génome du virus. Les antigéniques sont moins fiables que les tests PCR.
Des études sur les tests antigéniques nasopharyngés ont montré qu'ils étaient sensibles à plus de 80 % chez les symptomatiques et à 50/60 % chez les asymptomatiques. L'efficacité des autotests avec prélèvement nasal n'a pas encore été estimée mais la HAS considère qu'elle devrait être similaire à ceux avec prélèvement nasopharyngé. Et seuls les tests avec une sensibilité clinique supérieure à 80 % sont validés.
En cas de positivité, il faudra tout de même réaliser un test PCR pour confirmer le résultat et pour identifier le variant. La HAS souhaite que les fabricants de tests mettent en place un système de traçabilité pour éviter que des personnes positives ne se signalent pas.
Le directeur général de la santé a affirmé qu'ils seront mis en vente dès cette semaine en pharmacie et peut-être en supermarchés. En Allemagne par exemple, les magasins Aldi et Lidl en ont mis en rayon début mars et ils sont déjà en rupture de stock.
Quant au prix, la HAS s'est dite favorable à une prise en charge par la collectivité quand l'autotest est effectué dans le cadre d'un dépistage collectif. Pour un usage individuel, le remboursement par la sécurité sociale est moins évident mais le prix d'un kit ne devrait pas dépasser les 10 euros.
En France, des campagnes de dépistage aléatoire ont commencé dans les écoles depuis la fin des vacances d'hiver. But de l'opération : casser au plus vite les chaînes de contamination.
Le gouvernement s'est fixé un objectif de 300 000 enfants testés par semaine. Mais ils n'ont aucun caractère obligatoire, l'accord des parents est requis.
Pour le moment, ce sont des tests salivaires PCR qui sont utilisés. Un peu moins fiables que les tests nasopharyngés, ils reposent en revanche sur un système de prélèvement mieux accepté par les enfants des écoles maternelles et primaires. Mais, au Royaume-Uni par exemple, des campagnes de dépistage massif sont menées auprès des écoliers grâce à des autotests. Les classes sont fermées lorsque 3 cas positifs sont dépistés.