Eloignés de la famille durant le confinement, les grands-parents doivent retrouver leur place auprès des petits enfants. Pour continuer à partager l'histoire familiale mais aussi « les valeurs dont les enfants feront leurs grains », explique Armelle Le Bigot Macaux, présidente de l’Ecole des grands-parents européens.
Allez, soyons honnêtes, le manque s’est fait cruellement sentir durant la crise sanitaire. En temps « normal », les services rendus par les grands-parents sont bien utiles. D’ailleurs, 3 familles sur 4 en bénéficient. Les sorties d’école, les accompagnements aux activités, le suivi des devoirs, les missions ne manquent pas. Bien sûr, il n’y pas que ce rôle de nounou qui est appréciable.
Les papis et mamies tissent des liens intergénérationnels uniques au sein des familles. Libérés des exigences éducatives, ils peuvent s’autoriser des incartades aux règles avec la complicité de leurs petits-enfants… et apprendre les uns des autres. En révélant que papa n’était pas très sage à l’école, que maman était très désordonnée… ils transmettent l’histoire familiale, et les valeurs qui vont avec.
Ces précieux liens intergénérationnels ont été brutalement coupés à cause de la pandémie. Armelle Le Bigot Macaux, présidente de l’Ecole des grands-parents européens, nous explique comment les retisser, sans mettre en danger nos aînés.
Accepter de l’aide pour ne pas craquer
Ces derniers mois, l’Ecole des grands-parents européens a croulé sous les appels de grands-parents ne sachant que faire pour aider leurs enfants débordés par leur double-vie. Accepter cette main tendue, confier ses enfants aux grands-parents ne serait-ce que quelques heures de temps en temps peuvent s’avérer de bonnes solutions pour éviter un burn out parental. Un sondage de la Ligue des Familles, une organisation belge, révèle que 4 parents sur 10 sont angoissés et que 13 % réclament même un soutien psychologique.
Rassurer petits et grands
Les enfants ne sont pas les « supers contaminateurs » que l’on croyait. Plusieurs études ont montré qu’ils contractaient moins le virus et étaient aussi moins contagieux que leurs aînés. Les retrouvailles grands-parents/petits-enfants ne constituent donc pas la rencontre de tous les dangers. « Nous devons rassurer nos enfants sur ce point. Ce risque de nous contaminer en nous confiant nos petits-enfants a été surévalué », déclare Armelle Le Bigot Macaux, présidente de l’Ecole des grands-parents européens (EGPE). « Et il est urgent de montrer à nos petits-enfants que nous allons bien pour lever les angoisses de certains ».
Laisser les grands-parents choisir
« C’est à eux de décider s’ils veulent prendre un risque », porpose le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, interrogé par Le Monde. La présidente de l’Ecole des grands-parents européens estime elle aussi que les aînés doivent pouvoir choisir, qu’il faut cesser de les infantiliser. Si des grands-parents redoutent de revoir leurs petits-enfants par peur de la contamination, il faut expliquer aux petits-enfants que papi et mamie vont bien, qu’ils sont impatients de les revoir mais qu’ils veulent juste attendre que le virus parte en vacances avant de les serrer dans leurs bras.
Prendre des précautions
L’envie furieuse de se retrouver ne doit pas pour autant faire oublier que le virus circule et que les plus de 65 ans risquent davantage de développer une forme grave de Covid-19. Au-delà du lavage des mains et de la distanciation physique, il est indispensable de s’assurer que les enfants ne présentent pas de symptômes du Covid. Ensuite, mieux vaut ne pas réunir la famille au grand complet et donner la préférence aux activités en plein air.