C’est l’antidouleur opiacé le plus prescrit en France. En 2017, près de 7 millions de Français ont pris du tramadol. La consommation a augmenté de 68 % depuis 2006.
La faute à un mésusage largement répandu, qui entraîne un risque fort de dépendance à ces médicaments. D’où la décision de l’Agence du Médicament : à partir du 15 avril, les ordonnances de tramadol seront limitées à 3 mois contre 12 actuellement. Pour renouveler une prescription, il faudra réévaluer l’intérêt du traitement avec son médecin tous les 3 mois. Le tramadol est loin d’être anodin et même à doses recommandées, sur une courte période, on peut développer une dépendance. L
Le Pr Nicolas Authier, spécialisé en pharmacologie et addictologie, rappelle les signes pour repérer une consommation problématique.
La tolérance : le médicament marche de moins en moins bien, on ressent le besoin d’augmenter les posologies : le cerveau s’est habitué à la substance. Entre les prises, un syndrome de sevrage peut s’installer progressivement (irritabilité, anxiété, troubles du sommeil, frissons…), le matin au réveil ou en fin de journée notamment.
Le mésusage : on prend du tramadol, non plus pour soulager la douleur initiale mais une autre souffrance (troubles du sommeil, syndrome dépressif…). C’est une forme d’automédication plus ou moins consciente, qui peut dériver rapidement vers une chronicisation du traitement.
La dépendance : on prend du tramadol pour assouvir un besoin irrépressible.
Si ces situations se présentent, il faut consulter son médecin.
Dans tous les cas, avant la prise, il faut se demander si la douleur nécessite réellement du tramadol. Si elle n’est pas sévère, privilégiez le paracétamol !