Nous l’avons réclamé pendant des semaines et aujourd’hui, il nous irrite. Il provoque des démangeaisons, nous empêche d’éternuer ou parfois de respirer. Bref, il nous gêne autant qu'il nous protège.
Le masque restera sans doute le totem et le symbole du paradoxe de cette crise sanitaire. De la pénurie du début sont nés des polémiques corsées mais aussi des élans de solidarité et de créativité pour en fabriquer. Cet été, l’accessoire pourrait même nous accompagner sur les plages - des stylistes façonnent déjà des modèles - et on imagine les traces de bronzage plutôt originales sur nos visages.
A l’heure où s’ouvre la phase 2 du déconfinement, que les terrasses de restaurants et de café vont s’étaler sur les trottoirs, le masque s’impose comme l’élément central de notre quotidien. Aussi indispensable qu’encombrant. Une étude réalisée il y a un mois révèle qu’un Français sur trois ne souhaite pas le porter au bureau et qu’un autre tiers préfère l’enlever pour parler à une autre personne.
Il est à la fois l’instrument de notre liberté retrouvée mais aussi le censeur des émotions, de nos rires et de nos marques d’affection. Nous forçant à rechercher en permanence l'équilibre entre la raison et le plaisir.
Parmi toutes les contraintes imposées par le Covid-19, ce tissu de protection n’est pas le moindre. Il oblige à avancer masqué ! Avec la peur du virus et la peur de l’autre.