Le 11 mai, la cloche de la rentrée ne sonnera pas seulement pour les élèves, elle retentira aussi pour des millions de salariés. Un soulagement : près de la moitié des personnes en télétravail sont en détresse psychologique.
Mais les entreprises seront-elles prêtes à les recevoir même progressivement dans de bonnes conditions de sécurité ? Elles en ont, en tout cas, la responsabilité.
Malgré le cadre général fixé par le gouvernement pressé de relancer la machine économique, il appartient en effet à chaque entreprise de s'adapter, selon sa taille, son activité, son exposition au public.
Les modalités évolueront aussi dans le temps, en s'appuyant sur le dialogue social, à travers par exemple la présence d’un référent Covid-19. « Les conditions de travail vont changer notablement », prévient le Dr Gérald Magallon, médecin du travail, Réseau Presanse, dans un entretien accordé à Dr Good.
Le télétravail restera la solution privilégiée. Seuls les employés en bonne santé dont la présence physique est nécessaire seront appelés dans un premier temps. Les salariés qui souhaitent rompre le confinement pour des raisons psychologiques pourront normalement rejoindre leur lieu de travail. Les entreprises devront en outre encourager les horaires décalés afin de limiter les contacts, mais aussi le risque de cohues dans les transports en commun.
Des locaux aménagés. Le conseil scientifique préconise de maintenir une distance d’un mètre entre chaque personne. Un réaménagement des open spaces est donc nécessaire. La circulation dans les locaux pourra être balisée ; les gels hydroalcooliques disponibles à plusieurs endroits ; tout comme les masques de protection, dont le port peut être rendu obligatoire par le règlement d'entreprise, sous peine de mise à l'écart.
Un engagement personnel. Un salarié présentant des symptômes devra demander un arrêt de travail ou rester chez lui en télétravail. Certaines entreprises vont ainsi demander à leurs employés de prendre chaque matin leur température. Des tests de dépistage pourront aussi être proposés dans certains établissements.
Par ailleurs, les parents d'enfants sans solution de garde pourront encore bénéficier du dispositif de chômage partiel. Et les personnes considérées comme vulnérables d'un arrêt de travail préventif jusqu'à nouvel ordre.
Pour réussir, la séquence du déconfinement au travail repose sur le sens des responsabilités des usagers et sur la capacité des entreprises à promouvoir de nouveaux rapports professionnels.