Tests à grande échelle (500 000 par semaine), masques obligatoires dans les transports publics, isolement des personnes contaminées, le gouvernement a présenté une liste de mesures pour accompagner le déconfinement.
Des solutions éprouvées par plusieurs pays, mais qui sont encore à affiner au regard des avancées mais aussi des découvertes que font tous les jours les scientifiques sur le mode opératoire du virus.
Par exemple, le pic de contagiosité des personnes infectées
apparaîtrait avant même les premiers symptômes. C'est sans doute ce qui a
permis au coronavirus de se propager aussi vite. Selon une étude de
l’université de Hong Kong, près de la moitié des patients de l’hôpital de
Canton, en Chine, ont été infectés par une autre personne pendant cette période
pré-symptomatique.
La prévention est donc la clé de la phase de déconfinement.
Les gestes barrières Pour déjouer
ces pièges invisibles, le respect des règles de distanciation sociale et
les protections individuelles sont les meilleurs atouts.
Le port du masque Le coronavirus
peut rester en suspension dans l'air pendant 3 heures. Selon des chercheurs
américains, il serait ainsi possible d'être contaminé en passant dans une pièce
où une personne infectée aurait éternué quelques instants auparavant. Un risque
qui peut être évité en portant un masque. Et qui doit surtout être prévenu en
toussant et en éternuant chaque fois dans son coude - même si l'on est seul
dans une pièce - afin d'éviter de disperser des postillons, principaux vecteurs
du coronavirus.
Casser les chaînes de contamination en testant le plus vite possible les
gens croisés par une personne contaminée. Et prendre la responsabilité de ne
pas sortir en attendant le résultat. Les applications de traçage (StopCovid)
pourraient aussi permettre d'alerter les cas potentiels de transmission deux ou
trois jours avant l’apparition de symptômes. Une solution intéressante sur le
papier, mais qui pourrait aussi se révéler anxiogène.
Pas de climatisation, notamment dans les entreprises. Dans l'air, le
coronavirus est entouré d'une couche d'humidité, qui freine sa propagation. En
asséchant l'intérieur, les climatiseurs évaporent cette couche et libèrent donc
le virus.
Selon des chercheurs du MIT (1), ce phénomène expliquerait pourquoi certains
pays humides tels que Taïwan, le Qatar ou Singapour sont moins touchés. La
chute drastique des cas à l'épicentre de l'épidémie, Wuhan, où l'humidité
augmente fortement en mars, trouverait là aussi une explication.
En revanche, les tests sérologiques, qui permettent d'identifier la présence
d'anticorps chez les personnes déjà infectées, ont un intérêt limité. Rien ne
prouve que les anticorps peuvent assurer une réelle immunité. Il n'est donc pas
exclu qu'une personne puisse être infectée deux fois.
(1) Massachusetts Institute of Technology