Le pic épidémique se rapproche. Peu d'experts se risquent aux pronostics, mais les chiffres de la semaine s'annoncent décisifs. Pour les hôpitaux, d'abord dont certains services de réanimation frisent la saturation.
écisifs aussi pour les mesures de confinement, qui vont faire l'objet d'une première évaluation.
Le pic atteint, la deuxième séquence de l'épidémie commencera. Plusieurs semaines seront nécessaires pour voir le nombre de guérisons dépasser celui des nouveaux cas. Mais aussi pour découvrir la partie cachée de l'iceberg : les cas non asymptomatiques ou avec peu de symptômes.
Selon l'épidémiologiste Catherine Hill, 4,3 millions de Français auraient déjà été touchés par le coronavirus ! Une bonne nouvelle - la létalité du virus serait donc plus réduite -, autant qu'une mauvaise : face à une propagation aussi massive, de nouveaux clusters (regroupement de cas) pourraient rapidement apparaître une fois les mesures de confinement levées. Une personne infectée en contamine 2 à 3.
Le gouvernement se prépare activement à cette nouvelle phase en espérant que les essais cliniques menées sur quatre médicaments dont l’hydoxychloroquine donnent des résultats encourageants.
Commandes de masques. Lors de sa conférence de presse du week-end dernier, Edouard Philippe annoncé la livraison progressive d’un milliard de masques. Ils vont permettre de répondre en priorité aux besoins des soignants. Les masques seront ensuite distribués à la population, en priorité aux malades, pour limiter leur risque de contamination. Aujourd’hui, la France consomme 40 millions de masques par semaine et en produit 8 millions. Ce chiffre devrait être multiplié par 5.
Des tests sérologiques serviront à identifier, en priorité dans les régions les plus touchées, les personnes déjà infectées et donc immunisées contre le virus, afin d'engager un déconfinement progressif. Les tests diagnostics vont également se multiplier, jusqu'à 100.000 par jour en juin, pour repérer le plus tôt possible les porteurs du virus. Une stratégie qui nécessite d'être accompagnée de mesures d'isolement individuel, dans des hôtels par exemple, comme le fait l'Espagne pour éviter les contaminations au sein d'un même foyer.
Contrôle de température. La France pourrait aussi s'inspirer des pays asiatiques. À l'entrée des musées, des métros, des commerces, des personnes munies de thermomètres infrarouges passent chaque front en revue. En cas de fièvre, un détour vers un poste médical est obligatoire afin de réaliser un test diagnostic. S'il est positif, la personne est placée en quarantaine et strictement surveillée. Surveillance digitale.
Surveillance à distance. Enfin, le gouvernement s'interroge sur la possibilité de suivre les cas contacts. Une mesure inspirée notamment de la Corée du Sud, qui exploite, à chaque nouveau cas positif, les données mobiles de la personne pour retracer son parcours. Des alertes sont ainsi envoyées à toutes les personnes qui ont croisé son chemin, pour leur demander de s'isoler ou de réaliser à leur tour un test diagnostic.