Un vrai sujet de société, qu'en est-il de la place des hommes et des femmes sur la répartition des tâches domestiques au sein d'un foyer ?
Le match est plus équilibré mais, à la fin, ce sont les femmes qui perdent. Ce sont les conclusions d’une étude réalisée par l’Ined (1) aux Etats-Unis et en Europe sur la répartition des tâches domestiques au sein du couple. « Les femmes effectuent encore la plupart des tâches routinières et chronophages, telles que la préparation des repas, le nettoyage, la lessive...Tandis que les hommes accomplissent davantage les tâches ménagères dites discrétionnaires telles que le bricolage et le jardinage », constatent les auteurs de l’étude. Et ce, malgré l’augmentation importante du travail rémunéré des femmes.
Bonne nouvelle, dans la plupart des pays, cet écart tend à se resserrer. Avec un gros bémol. Si les inégalités se réduisent, ce n’est pas parce que les hommes en font plus, mais plutôt parce que les femmes en font moins. Les politiques publiques qui favorisent l’égalité des sexes (services aux familles, garde d’enfants, etc), comme en France, expliquent ce rééquilibrage.
Dans le rayon des améliorations, l’étude pointe également un investissement plus important dans les fonctions de parentalité, « une nécessité pour le développement de l’enfant ». En Suède et au Royaume-Uni, les hommes consacrent plus de temps à la garde des enfants. Mais en France, la progression est similaire pour les deux parents.
La question du travail domestique n'a rien d'anecdotique. C'est même un marqueur important pour évaluer la capacité d'une société à réduire les inégalités. Au-delà de l"investissement physique des femmes, le travail à la maison augmente la charge mentale. Or, n'oublions pas que cette composante est un facteur déterminant de la santé.
(1) Institut national d'études démographiques
Philippe Berrebi