L’aide d’un ami, d’un parent ou d’un voisin est souvent utile pour aider une victime. A condition de trouver sa juste place
Un féminicide tous les trois jours. Avant d’être tuées, les deux tiers des victimes ont subi des violences conjugales ; dans 35 % des cas, ces violences n’ont pas été dénoncées alors qu’elles étaient connues de l’entourage.
« Cette carence témoigne des difficultés, pour les proches, à prendre et à assumer la responsabilité du signalement, en l’absence de volonté de la victime de porter plainte », peut-on lire dans le rapport du ministère de la Justice.
Mais comment aider une amie victime de violences, alors qu’elle n’a pas donné l’alerte ?
Repérer Les victimes se taisent souvent. Il faut donc repérer les signes : votre amie vous voit de moins en moins, s’isole, multiplie les arrêts maladie, élude vos questions, cache ses blessures…
Informer Imposer n’est pas la meilleure stratégie. Par exemple, dénoncer les faits à la place de la victime peut être contre-productif. Dites-lui que vous avez compris, que vous vous inquiétez. Donnez-lui le numéro des permanences (3919, appel anonyme gratuit, 7/7, 24/24), des associations. Aidez-la à envisager un départ : papiers importants à rassembler, éléments de preuve (photos, certificats médicaux…). Si elle a des enfants, proposez-lui de les garder. Offrez-lui le refuge.
Alerter Ne donnez l’alerte vous-même qu’en cas de danger imminent : si le conjoint a connaissance du projet de départ, s’il possède une arme, si votre amie ne répond plus au téléphone… Mais incitez-la à alerter la police dès les premiers signes. Proposez-lui de l’accompagner au commissariat et de témoigner pour elle.
Edouard Philippe a présenté lundi un plan de 361 millions d'euros pour lutter contre les violences conjugales. Les associations réclamaient le double.