Une majorité de personnes pense que les infections sexuellement transmissibles ne touchent que les jeunes, voire seulement les adolescents. Pourtant, en 2016, les personnes âgées de plus de 50 ans représentent 20% des diagnostics de VIH. Charline, notre sage-femme de référence, nous explique comment se protéger et prévenir les risques d’infections.
En recrudescence en France, les infections sexuellement transmissibles ne touchent pas que les jeunes. Une sur cinq concerne les plus de 50 ans.
Il y a une semaine, je reçois au cabinet une patiente de 55 ans pour sa consultation gynécologique annuelle. Lors de l’interrogatoire, elle me raconte qu’elle est à nouveau en couple depuis maintenant quelques mois. Je lui demande donc s’ils ont pensé à réaliser un test de dépistage des infections sexuellement transmissibles (IST) ou bien s’ils utilisent des préservatifs. Surprise, la patiente me répond : « ah non, pas du tout, je pensais que c’était un truc d’ado ».
Il est vrai que la prévention sur les IST est très importante pour éduquer les adolescents et les jeunes adultes qui démarrent leur vie sexuelle. D’ailleurs, les campagnes de sensibilisation sont ciblées sur cette tranche d’âge.
Pourtant, ces infections ne regardent pas l’âge du protagoniste.
Et lorsqu’on parle d’IST, on pense souvent au VIH, mais les IST sont nombreuses : VIH, syphilis, hépatite B, hépatite C, herpes, HPV (Human Papillomavirus), Chlamydia et gonocoques.
Les infections à Chlamydia touchent principalement les femmes et celle des infections à gonocoques, les hommes.
Toute pratique sexuelle peut transmettre une infection : pénétration, fellation, cunnilingus, annulingus, et même juste le contact pour l’HPV et l’herpès.
D’après Santé publique France, en 2016, « les personnes âgées de plus de 50 ans représentent 20 % des diagnostics de VIH. Ces diagnostics sont posés à un stade avancé de l’infection, traduisant une longue période sans dépistage suite à une prise de risque ancienne ».
Il existe deux moyens de se protéger :
-Les protections externes : préservatifs masculins et féminins, et digue dentaire (carré en latex permettant de se protéger lors des pratiques orales)
-Se faire dépister : une prise de sang avec soit un prélèvement vaginal soit une analyse d’urine (gonocoque et Chlamydia ne se voit pas dans le sang) mais aussi en effectuant son suivi par frottis.
Depuis plusieurs années, les acteurs de la santé publique recommandent de former les professionnels de santé pour le repérage et le dépistage des IST dans cette population. Une action à conduire conjointement avec une information auprès des plus de 50 ans. Elle pourrait s’inspirer d’une campagne de prévention diffusée sous la forme d’un clip en Floride. « Il y a plusieurs moyens de faire l'amour. Mais qu'un seul moyen de se protéger. Le préservatif sauve ».