Troubles anxieux, difficultés sociales, les jeunes se disent fortement impacté par la crise sanitaire de ces deux dernières années.
On les disait hermétiques à la politique et encore plus à ceux qui l’incarnent. Il faut dire qu’au premier tour de la présidentielle de 2017, 29 % des 18-30 ans s’étaient abstenus contre 22 % de la population générale.
Il semble que la crise sanitaire et l’impact sur leur vie aient rebattu les cartes. Selon le sondage Ipsos-Sopra Steria réalisé pour la Fage (1) et dévoilé par le Parisien, 8 jeunes sur dix envisagent d’aller voter le 10 avril. Alors que la campagne ne passionne pas les autres électeurs, 60 % des 18-30 ans sont eux intéressés par cette bataille électorale. Même s’ils sont autant (57 %) à déplorer l’absence de sujets concernant leur tranche d’âge dans le débat.
Et dans ce domaine, leurs priorités sont bien identifiées et laissent peu de place à l’insouciance. Pour les 18-30 ans, les thèmes prioritaires sont le pouvoir d’achat (37 %), le climat et l’environnement (32 %) et la santé (30 %). Si le choix de l’écologie est une constante, les autres s’expliquent en grande partie par l’onde de choc subie ces derniers mois.
Plus de la moitié des jeunes a eu des difficultés à se nourrir correctement durant la crise, ou à payer un loyer ; plus d’un sur trois a dû renoncer à des soins.
Le traumatisme de l’épidémie, la privation de relations sociales lors des confinements, ont entamé le moral au point que 40 % des plus jeunes (18-24 ans) présenteraient des troubles anxieux.
« Après avoir vécu deux ans de Covid, on enchaîne avec la perspective d’une guerre », résume , dépitée, une élève de terminale qui votera en avril pour la première fois.
Philippe Berrebi
(1) Fédération des associations générales étudiantes. Sondage réalisé du 11 au 20 janvier 2022 auprès d’un échantillon représentatif de 2007 personnes représentatif des 18-30 ans.