Face à aux élections présidentielles du 10 avril prochain, une question subsiste dans la tête des Français : Qui sera en capacité de changer notre système de santé ?
Le masque est tombé, les sourires refont surface et la crise sanitaire s’estompe. Pour autant, les Français n’ont pas oublié ces trois années sous cloche et comptent bien le faire savoir. La campagne présidentielle servira même de grand oral pour les prétendants avec une question essentielle : qui sera en capacité de changer notre système de santé ?
Car, selon un sondage Ifop réalisé auprès des consommateurs et des professionnels de santé et commandé par la FHF (1) et 55 organisations sanitaires, environ 8 personnes sur dix estiment que notre édifice sanitaire prend l’eau. Et les 3 piliers principaux vacillent. La pénurie de soignants (91 %), la précarité des personnes âgées (90 %), la situation des hôpitaux (89 %) sont cités parmi les maux principaux.
Il faut dire que chacun de nous est directement concerné. Quatre Français sur dix ont déjà renoncé à des soins faute de trouver un professionnel de santé. Les déserts médicaux pour la médecine libérale, le manque de personnel à l’hôpital ne relèvent plus de l’exception mais d’un état subi.
L’affaire Orpea a rappelé que la prise en charge des personnes dépendantes était trop souvent l’affaire de financiers et non pas de soignants. Enfin, la détresse des blouses blanches exprimée durant la période du Covid est l'un des symptômes d’un hôpital à bout de souffle.
Son modèle comme celui de la liberté de l’installation des médecins, doivent être repensés, estime une majorité de Français. De même que l’accompagnement des aînés et la revalorisation des salaires.
Et pour conduire cette réforme, 31 % des personnes interrogées font confiance à Marine Le Pen, 29 % à Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon et Valérie Pécresse (25 %), Eric Zemmour (22 %).
Un crédit global plutôt faible, surtout pour le président sortant, mais qui illustre "le désenchantement" de l’opinion, souligne Frédéric Dabi, directeur de l’Ifop dans les colonnes du JDD. Voire plus. 70 % des Français estiment que les questions de santé ne sont pas assez évoquées par les candidats.
Philippe Berrebi
(1) Fédération hospitalière de France