Les autorités sanitaires ont sonné le rappel de la vaccination anti-grippale dans ce contexte de Covid-19. Résultat : les Français se sont rués dans les pharmacies pour se procurer leur vaccin et certaines sont déjà en rupture de stock. La pénurie devient un scénario possible au moment où l’OMS préconise un taux de couverture vaccinale de 75 %.
« Contre le Covid-19, on attend un vaccin... Contre la grippe, on en a déjà un ! ». L'heure de la mobilisation générale pour la vaccination anti-grippale a sonné. Alors que les hivers précédents, moins d'une personne à risque sur deux (47 %) se vaccinait contre la grippe, les autorités sanitaires ont sonné le rappel pour éviter les saturations dans les services d'urgence avec des patients infectés par le virus de la grippe et ceux victimes du Covid-19.
Les Français se sont donc rués dans les pharmacies pour se procurer leur vaccin mais certaines sont déjà en rupture de stock. La pénurie devient un scénario possible au moment où l’OMS préconise un taux de couverture vaccinale de 75 %.
Oui, la campagne lancée le 13 octobre vise à inciter un maximum de Français à se faire vacciner pour éviter qu'en période de pandémie, les services hospitaliers ne soient encore plus sous tension. D'autant que les symptômes de la grippe et du Covid-19 sont très proches. Cependant, en ce début de campagne vaccinale, les personnes les plus vulnérables face à ce virus ont la priorité. Par conséquent, jusqu'au 30 novembre, les pharmaciens délivrent gratuitement des vaccins à ceux qui ont reçu un bon de l'Assurance maladie : les plus de 65 ans, les malades chroniques, les personnes obèses, les femmes enceintes ainsi que les proches des nourrissons et des personnes immuno-déprimées. Pour les autres, il faudra attendra le 1er décembre et payer entre 6 et 12 euros la dose.
Le ministre de la Santé a annoncé qu'il avait commandé 30 % de doses en plus par rapport aux années précédentes, soit un peu plus de 15 millions de doses. Or, les personnes prioritaires sont environ 16 millions. Il risque donc fort d'y avoir des tensions. D'autant que plus de la moitié des doses habituellement distribuées pendant toute la campagne de vaccination se sont écoulées dès la première semaine. Et qu'il est trop tard pour fabriquer de nouvelles doses.
La grippe tue en moyenne 10 000 personnes par an en France. Néanmoins, « au cours de l’hiver cette année dans l’hémisphère sud, le nombre de cas de grippe saisonnière et de décès enregistrés ont été inférieurs aux chiffres habituellement enregistrés du fait des mesures mises en place pour endiguer le Covid-19, a indiqué l'OMS. Toutefois, nous ne pouvons pas supposer que cela sera le cas pendant la saison de la grippe dans l’hémisphère nord. » Les personnes vulnérables au virus de la grippe le sont aussi au virus duCovid-19; il serait donc dangereux de ne se reposer que sur les gestes barrières et de bouder le vaccin.
Oui, le vaccin n'a qu'une efficacité partielle. Mais aucun vaccin n'est efficace à 100 %. Celui de la grippe permet d'éviter un peu plus d'une infection sur deux (environ 60%) et surtout de limiter les complications et les formes graves.
Les anticorps disparaissent généralement au bout de 6 mois; c'est pourquoi la vaccination doit être renouvelée chaque année.
En outre, même si le vaccin anti-grippal ne protège pas contre le Covid-19, la Haute autorité de santé précisait en juin dernier que nous ne connaissions pas « les conséquences potentielles d'une co-infection virus grippaux/Sars-Cov-2 ».
Chez les médecins, les chiffres ont progressé ces dernières années pour atteindre 68 %. En revanche, les dernières enquêtes de Santé Publique France montrent que seulement 36% des infirmiers et 21% des aides-soignants pratiquent ce geste de prévention.
Même dans les Ehpad, la couverture vaccinale n'atteint que 32 %, alors que les personnels sont au contact de publics particulièrement fragiles. L'Académie nationale de médecine plaide pour rendre le vaccin obligatoire pour les soignants. Les bénéfices seraient doubles : éviter de contaminer des malades et limiter les arrêts maladie particulièrement préjudiciables actuellement.
Mais « c'est compliqué d'imposer en période épidémique », a estimé le ministre de la Santé.