C’est l’une des conséquences potentielles du Covid-19 : il entraîne des blocages des chaînes de production en Chine, qui pourraient conduire à une pénurie de médicaments en Europe si l’épidémie devait se prolonger.
De fait, les industriels européens, dont les Français, ont largement recours à des sous-traitants pour fabriquer les produits actifs des médicaments. Deux pays fournissent environ 80 % des matières premières : l’Inde… et la Chine.
Des médicaments courants, comme le paracétamol et les antibiotiques, sont concernés, mais aussi de nombreux traitements anticancéreux et médicaments génériques.
L’augmentation de la demande mondiale pour l'importation de médicaments conduit fréquemment à des tensions d’approvisionnement chez les fournisseurs. Et avec les confinements imposés en Chine par le coronavirus, les risques de pénurie s’intensifient.
Ainsi, plusieurs acteurs mettent en garde contre cette éventualité dont l’Académie de Pharmacie qui évoque « une grave menace sur la santé publique en France ». Pour Claude Le Pen, économiste de la santé, « ce qui est sûr, c’est que nous sommes très dépendants de la Chine pour la fabrication des matières premières, mais aussi de nombreux produits finis ».
Quelques leviers existent cependant pour sécuriser l’approvisionnement :
Les industriels français
doivent constituer 4 mois de stocks de médicaments pour parer aux ruptures. Les décrets sont attendus dans les prochains
mois. De nombreux laboratoires disposent déjà de ces stocks.
Le gouvernement français souhaite
établir « une cartographie des sites de production », notamment pour sécuriser l’accès aux thérapies d’intérêt majeur
tels que les anticancéreux. De fait, la chaîne de production est très éclatée,
ce qui limite la visibilité des Etats et leur capacité d’anticipation.
De leur côté, les associations
demandent que la production des principes actifs soit rapatriée en Europe afin
de mieux maîtriser la chaîne et les stocks.
Ce n'est pas pour rien si le nouveau ministre de la Santé a déclaré lors de sa prise fonction que le coronavirus était , « sa priorité numéro 1 ».