Coronavirus : pourquoi les médecins sont alarmistes
18 mars 2020

Coronavirus : pourquoi les médecins sont alarmistes

« Nous sommes en guerre ». Emmanuel Macron a lancé un appel solennel aux Français pour faire face une épidémie galopante. Depuis plusieurs jours, le nombre de cas graves double toutes les 72 heures.

Le coronavirus s’emballe dans le pays et les mesures de confinement annoncées ne pourront que ralentir la course folle de cet ennemi invisible.

Mais comment est-on passé en quelques jours de l’équivalent d’une simple grippe à un tsunami sanitaire ?

D’abord, les experts français ont analysé la situation de nos voisins italiens confrontés à une croissance exponentielle du nombre de cas et de décès malgré les mesures drastiques mises en oeuvre.

Ensuite, les modélisations réalisées par les spécialistes font état de 300.000 à 500.000 morts en France avec la moitié de la population infectée dans l’hypothèse où les dispositifs de confinement ne seraient pas mise en place ou pas respectés. Or, c’est précisément l’image d’une France insouciante au danger que toutes les télés ont diffusée ce week-end. La colère des médecins n’a pas tardé et l’exécutif en a tenu compte.

Enfin, plusieurs régions ont tiré la sonnette d’alarme. Dans le Grand Est, en Île-de-France et dans les Hauts-de-France, les médecins sont débordés par l'afflux de malades, de plus en plus jeunes, d’ailleurs. Avec l'immense crainte de devoir les trier en réanimation en fonction de leurs chances de survie, faute de places disponibles. Le Président de la République a donc voulu créer un électrochoc dans l’opinion en demandant à chaque citoyen de combattre l’ennemi… en se repliant !

Le Président de la République a donc voulu créer un électrochoc dans l’opinion en demandant à chaque citoyen de combattre l’ennemi… en se repliant !

Respecter les règles de confinement. En dehors des déplacements pour se soigner, faire ses courses, ou encore aller au travail, toute sortie est donc interdite. Toute infraction sera sanctionnée, préviennent les autorités. Des précisions sont attendues, notamment sur le sport en plein air, qui pourrait être possible sous condition.

Une réponse appropriée en cas de symptômes. N'allez pas à l'hôpital en cas de fièvre ou de difficultés respiratoires. Si votre santé est fragile, tournez-vous vers le 15, qui enverra le SAMU s'il le juge nécessaire. N'allez pas non plus directement chez votre médecin. Appelez-le et privilégiez autant que possible la téléconsultation. Des comprimés de paracétamol vont réduire la fièvre. En revanche les anti-inflammatoires, comme l'ibuprofène, sont proscrits : ils pourraient en effet aggraver la maladie. Et dans 85 % des cas, la maladie guérit avec du repos.

Ne pas céder à la panique. L'arrêt de la vie sociale peut être anxiogène, tout comme les informations diffusées en boucle. L'attente s'annonce longue, mais il ne faut pas désespérer et garder en mémoire les bénéfices de ces mesures. 

Selon une étude de l'Inserm, le télétravail et les fermetures scolaires pourraient abaisser le pic épidémique de près de 40 %.