Pour un arrêt cardiaque, chaque minute qui passe réduit de 10 % les chances de survie. Dans l'attente de l'arrivée des urgences, les citoyens peuvent intervenir et parfois sauver la personne. La loi va leur donner un statut.
Il y a quelques semaines, Théo, 22 ans, a sauvé la vie d’un bébé en arrêt cardiaque sur la voie publique. Le jeune homme a été averti de l’urgence via son application « Sauv Life ». Il a prodigué les gestes de premiers secours, avant l’arrivée des pompiers. Le bébé est sain et sauf.
Comme Théo, chacun de nous peut devenir « citoyen-sauveteurs ! Des appli - Sauv Life, Staying Alive… - rassemblent des dizaines de milliers de personnes prêtes à intervenir. En cas d’urgence à proximité, elles sont contactées par les centres de SAMU. Elles peuvent alors agir avant l’arrivée des secours qui mettent en moyenne 10 à 15 minutes.
Or, pour un arrêt cardiaque, chaque minute qui passe réduit de 10 % les chances de survie. L’intervention rapide de sauveteurs citoyens est donc précieuse ! Pour faire partie de la team héros, pas besoin de diplôme : être sensibilisé aux premiers gestes de secours suffit.
Cette semaine, une proposition de loi sera adoptée au Parlement. Elle vise à encourager cet engagement et à mobiliser les citoyens.
Jean-Charles Colas-Roy, député d’Isère à l’origine de ce texte, explique ses 3 principes
.Créer un statut de citoyen-sauveteur. « Parfois, on peut craindre d’intervenir pour ne pas empirer la situation, ou se mettre en tort. Le statut protège les personnes dès lors qu’elles prennent en charge la victime, en couvrant leur responsabilité civile et pénale. En cas d’arrêt cardiaque, il vaut mieux « mal faire » que ne rien faire du tout ! »
Apprendre les gestes qui sauvent. A l’entrée au collège, les élèves suivent une formation AMD (alerter - masser - défibriller) de 2h. Une obligation de sensibilisation aux gestes de premiers secours est instaurée au sein des entreprises, ainsi qu’une journée nationale contre l’arrêt cardiaque. Actuellement, 20 % des Français sont formés aux gestes. Objectif : 80 % !
Lutter contre la dégradation des défibrillateurs en renforçant les sanctions contre ceux qui les volent ou les cassent. La France compte environ 200 000 défibrillateurs mais 20 à 30 % ne seraient plus opérationnels.
Le taux de survie après un arrêt cardiaque est de 5 à 7 % en France. Nous pouvons changer la donne ! Si plus de personnes se forment aux gestes de premiers secours, ce taux pourrait doubler. Ce serait alors 3 000 vies sauvées chaque année.