Avec la nouvelle augmentation du prix du paquet de cigarettes le 1er mars, l’Etat compte faire baisser la consommation. Les internautes sont septiques.
S’il était encore vivant, le célèbre cow-boy serait sans doute tombé de sa selle. Le paquet de cigarettes Marlboro - baromètre du prix du tabac - passera à 10 euros le 1er mars. Une hausse de 50 centimes, suivie par une deuxième le 1er novembre.
Le but affiché par le gouvernement de réduire la consommation de tabac ne convainc toutefois pas vraiment. Sur les réseaux sociaux, la mesure oppose ceux favorables à un prix encore plus élevé et plus dissuasif à ceux qui appellent à laisser les fumeurs tranquilles. Les plus nombreux doutent de la sincérité de l'État dans l'utilisation des taxes au service de la santé.
De leur côté, les experts s'appuient sur les exemples étrangers pour affirmer qu’une augmentation de 10 % du prix de tabac fait baisser de 4 % la consommation.
Combien de taxes les cigarettes rapportent-elles à l'État ? Où va cet argent ?
Les
recettes fiscales liées aux taxes sur le tabac devraient atteindre 16 milliards
d'euros fin 2020, TVA incluse. Un chiffre record, en hausse de plus de 2
milliards depuis 2017. L’argent récolté sert majoritairement à financer le
budget de la Sécurité sociale. Une partie est également dirigée vers la
Mutualité sociale agricole (MSA), les caisses d'allocations familiales (Cnaf)
et la couverture maladie universelle (CMU). Les recettes de la TVA sont affectées
pour l'essentiel à l’Assurance maladie.
De leur côté, les industriels peuvent répercuter, augmenter ou absorber les
augmentations décidées par la puissance publique sur le prix final.
Les ventes de cigarettes diminuent avec l'augmentation des prix, OK. Mais cela ne tient pas compte de la contrebande, donc le nombre de fumeurs ne baisse pas.
Les dernières hausses de prix, en 2018, ont fait chuter les ventes de 9 % en 2018 et de 7 % l'an dernier. Mais en effet, ce renforcement de la fiscalité s'est accompagné d'une hausse du marché parallèle, comme en témoignent les saisies douanières de tabac illicite, de plus en plus nombreuses. Une enquête menée par Santé publique France confirme toutefois une baisse de 1,6 million du nombre de fumeurs entre 2016 et 2018. La prévalence du tabagisme quotidien s’établissait à 25 %, en 2018, contre 29 % en 2016.
Au lieu d'augmenter le prix des cigarettes, ils devraient plutôt rembourser à 100 % les méthodes pour arrêter de fumer, patch et autres.
L'Assurance maladie rembourse depuis le 1er janvier 2019, sur prescription, les traitements par substituts nicotiniques (patch, gomme, pastille...), à un taux de 65 %. Soit un reste à charge mensuel pour le consommateur de 14 euros pour une boîte de patchs anti-tabac, qui coûte environ 40 euros par mois. Les mutuelles peuvent toutefois prendre en charge ce coût. De plus, la plupart intègre désormais dans leurs garanties des forfaits, qui complètent ces remboursements. La cigarette électronique, elle, n’entre pas dans le champ du remboursement même si, dans le faits, elle fait partie de l’arsenal pour se détacher du tabac.
Ils continuent à augmenter le prix du paquet de cigarettes pourtant l’incidence du cancer du poumon ne diminue pas.
C'est vrai. Le nombre de décès liés au tabagisme a même augmenté, passant de 73.000 en 2013 à 75.320 en 2015. Une hausse qui touche d'abord les femmes. Mais il faut y voir un décalage logique lié surtout aux conséquences d’une consommation excessive de tabac, il y a 20 ans. Dès lors, le nombre de décès devrait diminuer dans les prochaines années.