Alors que les tabacologues constatent tous les jours les bienfaits de la e-cigarette dans le sevrage tabagique, l’Agence de l’ONU continue son procès à charge.
Nouvelle charge de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) contre la e-cigarette. Dans un communiqué au vitriol, l’agence onusienne dézingue la vape à tout va : une nocivité « qui ne fait aucun doute », un outil qui augmenterait les risques de maladies cardiaques et pulmonaires… et qui n’atteindrait pas son objectif, à savoir, permettre le sevrage tabagique.
Il est « trop tôt pour fournir une réponse claire sur l'impact à long terme », reconnaît l’OMS qui pour autant martèle un message : en l’état, vapoter ne vaut pas mieux que fumer. Pourtant, entre 2010 et 2017, 700 000 personnes en France ont arrêté de fumer avec la e-cigarette et 80 % des « vapofumeurs » ont réduit leur consommation quotidienne de 19 à 10 cigarettes.
Cette
nouvelle prise de position a fait bondir les acteurs anti-tabac et pro-vape.
L’OMS est accusée au mieux d’incompétence, au pire de conflit d’intérêts.
En France, les spécialistes estiment que la vape est « moins pire » que la
cigarette, qu’il faut encourager son usage dans le cadre d’une politique de
réduction des risques,. Car la e-cig, ça marche.
Le Pr Bertrand Dautzenberg, pneumologue à
la Pitié-Salpêtrière, explique pourquoi.
La nicotine contenue dans les
liquides est prélevée dans les mêmes bidons que
celle qui sert à fabriquer des patchs et des gommes. « C’est le même principe
de substitution ! »
Sauf que ça marche mieux, car les
fumeurs en sevrage prennent plus de plaisir. Vapoter permet de reproduire la
gestuelle de la cigarette. Résultat : la durée d’adhésion au sevrage est plus
longue et les réussites, plus fréquentes qu’avec
les autres substitutifs.
Quant à la toxicité, les dernières
données évoquent des effets secondaires faibles,
un an après le début d’un sevrage avec e-cigarette. Les ex-fumeurs observent au
contraire une amélioration de leur santé.
Bien sûr, la e-cigarette n’est pas recommandée pour les non-fumeurs : on ignore tout de sa toxicité à long terme. Elle n’a d’intérêt qu’en remplacement d’un produit qui tue 73 000 personnes chaque année.