Prendre la parole en public, exprimer ses sentiments, deux Français sur trois se déclarent timide. Des techniques permettent de surmonter cette appréhension.
Un enfant timide, c’est mignon mais à la quarantaine, voire plus, c’est gênant voire handicapant pour refaire sa vie ou trouver un emploi... Vous êtes nombreux à penser cela. D’ailleurs, les sondages révèlent qu’environ deux tiers de la population se déclare plus ou moins timide.
Et de grandes personnalités ne font pas exception à la règle. Woody Allen, Charlotte Gainsbourg ou encore François Mitterrand, ont réussi malgré leur grande timidité. Et vous ? Est-ce que vous pouvez dompter cette peur du regard de l’autre ?
Bonne question ! Avant de chercher à lutter contre sa timidité, encore faut-il savoir si vous êtes un vrai timide. Si vous vous sentez mal à l’aise, inquiet lors d’interactions sociales, notamment avec des inconnus, voire que vous éprouvez des symptômes physiques (rougissements, transpirations, battements du cœur accélérés…), la réponse est oui.
En revanche, si vous avez tendance à éviter les contacts humains et que vous appréciez la solitude, vous êtes plutôt introverti. Le timide, lui, désire faire des rencontres, sortir, échanger mais comme le précise l’Association Américaine de Psychologie (APA), « les timides sont inhibés par une conscience de soi excessive, une auto-évaluation négative et un manque perçu de compétences sociales. » Traduction : le timide croit en permanence qu’on le juge et manque cruellement de confiance en lui.
Non, et encore moins une maladie. Sauf en cas de timidité extrême que l’on nomme anxiété sociale. Et même si la timidité peut se révéler handicapante dans votre vie personnelle et professionnelle, sachez que c’est aussi une sorte de super-pouvoir. Elle est synonyme de grande sensibilité. Même si les émotions sont à fleur de peau, elles permettent aussi d’être en empathie avec les autres, de mieux les comprendre. Rien d’étonnant à ce que les timides soient souvent pris pour confidents.
Un éminent psychologue canadien, Yves Dalpé, fait l’éloge des timides en soulignant qu’il est agréable de « partager du temps avec une personne qui n'est pas envahissante. Les timides nous offrent cet espace. » Selon certaines études, leur caractère réfléchi les rendrait aussi apte à prendre de meilleures décisions, ce qui en ferait de bons leaders en affaires. Il n’empêche…
Dans une société qui valorise plutôt les grandes gueules, vous aimeriez avoir moins peur de faire de nouvelles rencontres. Timide est dérivé de « timere » qui signifie craindre en latin.
Quel que soit le comportement que vous souhaitez modifier, il faut s’entraîner et procéder par étapes. Pour la timidité, vous pouvez commencer par des petits défis tels que dire bonjour en regardant bien dans les yeux. En accumulant des petites victoires, vous renforcez votre confiance en vous.
Autre « truc » : cessez d’être focalisé sur vos propres réactions. Si vous animez une conférence, concentrez-vous sur les questions de l’auditoire plus que sur vos petits bégaiements.
Prendre des cours de théâtre, se glisser dans la peau d’un personnage, peut vous aider à vous exposer au regard des autres.
Les thérapies cognitivo-comportementales ont aussi démontré leur efficacité dans ce domaine. Ces séances vous aideront à modifier vos schémas de pensée ou encore les fameuses croyances limitantes. Par exemple, si personne ne pose de question à la suite d'une intervention en public, un timide aura tendance à croire qu’il a été inintéressant alors qu’il a peut-être juste été très clair.