Les confinements ont eu de fortes répercussions sur les relations conjugales des Français-es. Entre baisse ou recrudescence de la libido, certains couples se retrouvent perdus face à leur sexualité. La Dr et sexologue Alexandra Hubin, nous fait part de ses suggestions pour retrouver son équilibre.
Le confinement a été, parfois, une période compliquée pour les couples. Le bouleversement des rythmes et des habitudes de vie a eu un impact sur la sexualité des Français. Certains ont vu leur libido augmenter ; d’autres au contraire ont mis entre parenthèses leur vie sexuelle, faute d’envie.
Au final, le premier confinement a altéré les relations conjugales de 60 % des couples français, de manière positive ou négative, selon les études menées sur la question.
Le Dr Alexandra Hubin, sexologue, livre quelques conseils pour renouer avec le plaisir des sens.
Dr Alexandra Hubin. Pour certains, cette période a été l’occasion de se recentrer sur leur couple. Etant moins prises par les contraintes sociales, familiales, ces personnes ont pu se consacrer à leur partenaire et développer une sexualité plus épanouie. Certains patients me disent : « on a enfin pu appliquer vos conseils ! ». Pour d’autres, l’impact a été négatif. Sans soupape de décompression (sorties, activités, boulot…), des tensions ont émergé - d’autant plus lorsque les enfants étaient à la maison - et le nombre de rapports sexuels a diminué.
Les réconciliations sur l’oreiller n’ont pas eu lieu car le climat n’était pas propice. On désire ce qu’on n’a pas ; le fait d’être en permanence avec son partenaire a limité la possibilité de se manquer, de se retrouver et de se désirer.
Enfin, le stress lié à la crise sanitaire a clairement joué sur l’envie. Certains n’avaient pas la tête aux pensées sexuelles.
Dr Alexandra Hubin. D’abord, il faut avoir la tête à ça, justement. Un grand frein au désir, c’est la fatigue. Il faut donc se donner des temps de repos, renouer avec un sommeil de qualité pour se mettre dans de bonnes dispositions.
Ensuite, on peut modifier son organisation pour créer des moments propices, se donner des rendez-vous. Certains trouvent cela bizarre ; mais toutes les relations ont démarré ainsi ! On se demande ce qu’on va faire, ce qu’on va mettre, se dire… et ça crée une dynamique. On n’est pas obligé de planifier des séances de sexe, mais plutôt des activités qui permettent la complicité.
Des activités dynamiques, par exemple (balade, sport…) : le corps en mouvement, c’est excellent pour lutter contre la fatigue et pour se rapprocher. Ou encore, faire la cuisine ensemble ; se masser l’un l’autre, avec une bougie de massage…
L’idée, ce n’est pas de chercher le sexe à tout prix, mais plutôt la détente.
Dr Alexandra Hubin. Absolument. Si on a vécu une phase de blocage par rapport à sa sexualité, il ne faut pas chercher à réinventer le kama-sutra ! L’important, c’est plutôt de se reconnecter, de réveiller sa complicité avec son partenaire, et le reste suivra. Il faut aussi se rassurer : le désir sexuel est une chose qui fluctue tout au long de la vie, confinement ou pas. Les petites phases « down » font partie de la vie sexuelle. Mais avec des gestes simples, on peut rapidement redynamiser sa libido. La règle d’or : le désir ne tombe pas du ciel, on peut agir pour le stimuler !
Si vous vous inquiétez ou si vous estimez trop longue la période sans désir, n’hésitez pas à consulter un spécialiste.