Comment protéger nos aisselles ? Aujourd'hui Dr.Good! aborde la question des déodorants. Entre cancer du sein, utilisation après rasage, préconisations de l'ANSM, déodorants anti-transpirants et étiquettes des produits, nous vous accompagnons dans le choix de votre déodorant.
Tous les matins, après la douche, vous utilisez votre déodorant. Ce geste quasi machinal présente-t-il un danger ?
Depuis plusieurs années, ces produits cosmétiques anti-transpirants sont soupçonnés de favoriser la survenue de cancer du sein.
Une nouvelle étude décryptant comment les sels d’aluminium affectent les cellules mammaires vient d’être publiée. Pour autant, le débat sur la dangerosité potentielle des déodorants n’est pas clos.
Dr Good s’invite dans votre salle de bain.
Des chercheurs suisses ont publié en septembre une étude qui montre que des cellules de hamster exposées à des sels d’aluminium – et notamment celles de la glande mammaire- assimilent rapidement ce métal. Et, dans les 24h, une altération chromosomique, typique de certains cancers, apparaît.
En 2016, ces mêmes chercheurs avaient injecté à des souris des cellules mammaires qui avaient été en contact avec des sels d’aluminium. Elles avaient toutes développé des cancers.
Cependant, la communauté scientifique estime que ces travaux, uniquement in vitro et sur l’animal, n’apportent pas la preuve d’un lien de cause à effet entre déodorant et cancer du sein.
La dernière recommandation de l’ANSM (1) remonte à 2011. Elle préconise de ne pas utiliser des déodorants contenant des sels d’aluminium après s’être rasé ou en cas de lésion car ces situations favorisent évidemment la pénétration du métal dans l’organisme.
En outre, l’ANSM conseillait aux industriels de ne pas dépasser un taux de concentration en aluminium de 0,6 %. Une limite qui reste théorique car seule la concentration de certaines formes de sels d’aluminium est réglementée et la limite pour l’hydroxychlorure d’aluminium et de zirconium anhydre est fixée à 20 %.
Le Comité Scientifique pour la Sécurité des Consommateurs, un comité d’experts indépendant auprès de la Commission Européenne, « considère comme sûre l’utilisation de l’aluminium dans les anti-transpirants dans les concentrations usuelles des formules commercialisées. »
(1) Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé
Non, ce sont essentiellement les déodorants dits « anti-transpirants » qui en contiennent car les sels d’aluminium se déposent sur les canaux sudoripares et par conséquent diminuent la transpiration. Les autres déodorants classiques agissent quant à eux sur la production de bactéries au niveau des aisselles pour éliminer les mauvaises odeurs.
Les sels d’aluminium ne figurent donc normalement pas dans leur composition, mais comme ils ont une activité bactéricide, mieux vaut vérifier !
Et attention, des sels d’aluminium peuvent aussi être présents, en quantité moindre, dans les dentifrices, les crèmes solaires, les fonds de teint…
Les sels d’aluminium peuvent être présents dans les cosmétiques sous plus de 25 formes différentes. Pour les repérer, le terme aluminium ou « alum » est quasi-systématique.
Quant aux déodorants à base de pierre d’alun, présentés comme 100 % naturels, ils ne constituent pas une bonne alternative puisque l’alun est un composé de sulfate d’aluminium.
C’est pourquoi l’aluminium n’est pas totalement absent des cosmétiques bio. Le label Cosmebio autorise par ailleurs les silicates d’aluminium, qui seraient sans danger.
L’allégation « sans sels d’aluminium » a fleuri sur de nombreux déodorants. Elle est « tolérée » mais uniquement pour les déodorants ayant une activité anti-transpirante.
Rien ne prouve qu’il y aurait une différence majeure de pénétration des sels d’aluminium selon que vous utilisez un spray ou un stick. Cependant, selon le site indépendant INCI Beauty, les sels d’aluminium seraient davantage présents dans les déodorants en bille et en spray que dans ceux en crème ou en stick. Ensuite, la différence est davantage d’ordre écologique. La prime revient alors aux déodorants sous forme solide.