Les tiques qui se concentraient principalement dans les zones boisées, semblent attaquer désormais les jardins. Si la maladie de Lyme touche environ 50 000 personnes par an, toutes les régions de France ne sont pas concernées de la même manière. Quels gestes à adopter en forêt ?
Un vent de liberté souffle sur la France. Avec le déconfinement progressif et l’arrivée des beaux jours, l’envie de prendre le large nous étreint tous. Quoi de plus normal ! Pour beaucoup d’entre nous, « se déconfiner » veut dire s’immerger dans un bol de nature. Allez-y sans modération !
Cependant, vos randonnées ou simples balades dominicales peuvent être gâchées par des indésirables que sont certaines plantes toxiques ou les tiques, vecteurs de la maladie de Lyme. Dr Good vous explique où mettre les pieds.
Oui, même si quatre régions sont particulièrement touchées (le Grand-Est, la Bourgogne-Franche-Comté, Auvergne-Rhône Alpes et la Nouvelle Aquitaine), le pourcentage de tiques porteuses d’agents pathogènes est aussi important en Île-de-France ou dans les Hauts de France, par exemple.
D’après l’enquête de l’Inrae (1) menée pendant 4 ans, 15 % des tiques qui piquent les êtres humains sont porteuses de la bactérie Borrelia burgdorferi sensu lato, celle qui est à l’origine de la maladie de Lyme. Elle touche environ 50 000 personnes par an « Dans les 30 jours qui suivent une piqûre, explique le ministère de la Santé, peut apparaître un érythème migrant, sous la forme d’une plaque rouge et arrondie qui s’étend en cercle autour de la zone piquée puis disparaît en quelques semaines à quelques mois ».
Et 14 % des tiques étaient porteuses d’un autre agent pathogène potentiellement dangereux pour la santé humaine et animale. Autrement dit, près d’une de ces « bébêtes » sur 3 ne nous veut pas du bien. En Bourgogne-Franche Comté, le taux monte à 43% !
(1) Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement
Les zones boisées et humides sont effectivement les lieux de prédilection des tiques mais ce ne sont pas les seules. Malheureusement, es acariens ont investi nos jardins. Entre mars et avril 2020, 47 % des personnes ont déclaré s’être fait piquer dans un jardin privé en France alors qu’ils n’étaient que 28 % entre 2017 et 2019. Confinés chez nous, nous avons passé plus de temps dans nos jardins et nous nous sommes exposés sans le savoir à ce risque.
L’activité et l’abondance des tiques dépend clairement des conditions météorologiques et nous commençons à percevoir les conséquences du changement climatique sur les maladies infectieuses.
Par conséquent, même si le risque de piqûre est plus important au printemps, l’Inrae a développé « Climatik », un projet de recherche sur l’impact du changement climatique sur l’activité de ces acariens.
Il en ressort que les périodes à risque varient d’une région à l’autre, et d’une année sur l’autre. En hiver, l’activité des tiques diminue par exemple nettement sous les climats montagnards d’Auvergne alors qu’en Midi-Pyrénées, c’est plutôt à la fin de l’été et au début de l’automne.
Il faut surtout couvrir les parties du corps pouvant être en contact avec les hautes herbes ou buissons où se cachent les tiques. C’est-à-dire porter des vêtements longs et couvrants, des chaussures et des chaussettes hautes dans lequel vous coincez le bas de votre pantalon.
Pensez à équiper vos enfants d’un chapeau couvrant la tête et le cou ; ils peuvent avoir la tête à la hauteur de certains buissons.
Après votre balade ou votre séance de jardinage, il est recommandé de laver ses vêtements à 60° ou de les passer au sèche-linge. Enfin, « observer méticuleusement toutes les zones du corps, notamment les plis et les parties intimes, passer la main sur la peau pour sentir des éventuelles tiques accrochées », conseille l’Inrae. Et investissez dans un tire-tique !
Et oui, naturel n’est pas forcément synonyme de bon pour la santé. Les centres antipoison recensent chaque année 250 cas par an de confusion de plantes ayant des conséquences graves. L’Anses a récemment alerté sur le colchique qui ressemble furieusement à une plante très tendance en cuisine, l’ail des ours. Sauf que la première peut provoquer une intoxication grave voire mortelle.
Autre confusion possible : les feuilles d’arum (responsables de douleurs abdominales et d’irritation de la bouche) avec les feuilles d’épinard ou d’oseille. L’Agence a édité une plaquette pour distinguer plantes toxiques et comestibles, selon les saisons.