Hypertension : 3 conseils pour protéger son cœur
3 juillet 2021

Hypertension : 3 conseils pour protéger son cœur

Un tiers de la population française concernée ! L’hypertension artérielle touche 10 à 15 millions de personnes. C’est aussi un signal fort qu’il faut savoir écouter. Une récente étude vient nous le rappeler. Elle montre un risque important de faire un infarctus à 50 ans si l’on a de l’hypertension à 40 ans. En l’occurrence, ces résultats ont été observés chez la femme.

A ce titre, les chercheurs incitent toutes les femmes de 40 ans à surveiller leur tension artérielle et à prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter de développer une maladie coronarienne dix ans plus tard.
Mais en quoi consistent ces mesures ? Comment protéger son cœur si l’on a de l’hypertension à 40 ans ?

Les réponses du Pr Nicolas Danchin, cardiologue à l’Hôpital Européen Georges-Pompidou (Paris).

Les femmes hypertendues ont-elles plus de risque que les hommes ?

Pr Nicolas Danchin. Ces résultats sont obtenus d’après l’observation de cohortes. Ils ne permettent pas de conclure que les femmes hypertendues à 40 ans ont un plus grand risque de maladie du cœur que les hommes ayant la même maladie au même âge.
En pratique, on observe que ce risque existe pour les deux populations, et que les mêmes mesures sont à déployer pour les uns comme les autres. Femmes et hommes doivent surveiller leur tension à 40 ans pour réduire le risque de maladie coronarienne.

En cas d’hypertension, quelle est la première mesure à appliquer ?

Pr Nicolas Danchin. Prendre son traitement à vie. Car sinon, la tension artérielle remontera, quelque soient les autres mesures hygiéno-diététiques que l’on pourra prendre. En effet, sans traitement médicamenteux, l’hypertension ne s’en ira pas toute seule… La condition, pour que les patients acceptent de prendre un traitement à vie, c’est que les médicaments soient bien tolérés. Quand il y a trop d’effets secondaires, on observe des ruptures de traitement. Mais le fait est que dans l’hypertension, il existe de nombreux médicaments, très efficaces et très bien tolérés par les patients. Donc, il ne faut pas hésiter à consulter son médecin, à déclarer toute gêne liée au traitement et ainsi se donner toutes les chances de poursuivre son traitement au long cours.

Du coup, est-ce nécessaire d’adopter des mesures hygiéno-diététiques ?

Pr Nicolas Danchin. Oui, pour limiter le risque de développer par la suite une maladie coronarienne, les mesures hygiéno-diététiques ont fait leur preuve. La plus importante, c’est de pratiquer une activité physique. Les personnes hypertendues ont souvent peur que le sport fasse monter leur tension. Or, si la tension est traitée, le sport ne la fera pas monter. Le mieux, c’est de privilégier une activité physique de fond, qui s’inscrit autant dans la durée que dans la régularité. Un mois par an, ça ne marche pas… Il faut que cette activité s’insère dans le quotidien. Forcément, c’est plus facile quand on habite en ville, que l’on doit marcher et prendre les transports pour aller au travail. Quand on habite à la campagne et que l’on prend sa voiture pour le moindre déplacement, c’est plus complexe à mettre en place. Mais c’est vraiment ça la clé : trouver quelque chose dont on ne se lasse pas, et qui s’incorpore au quotidien. Globalement, les sports intenses ne sont pas très adaptés.

Quel rôle joue l’alimentation ?

Pr Nicolas Danchin. On estime que la moitié des hypertendus sont sensibles au sel. Cela signifie que pour eux, l’hypertension a été provoquée par une alimentation trop riche en sel. Pour éviter que les artères se bouchent, l’autre grande mesure, c’est donc ça : réduire le sel ! On ne parle pas seulement de la salière, mais du sel contenu dans de nombreux aliments. Par exemple, le pain est très riche en sel - donc il faut soit le limiter, soit trouver du pain pauvre en sel. Les aliments industriels le sont aussi, tout comme la charcuterie…
Pas besoin de revoir tout son régime ; mais traquer le sel caché, c’est très important.

L’hypertension est souvent silencieuse, mais il peut y avoir des symptômes (maux de tête, vertiges, bourdonnements d'oreille, troubles de la vision, saignements de nez…). N’hésitez pas à en parler à votre médecin !