Chacun d’entre nous est sensible aux polluants et un Français sur trois est allergique. Quelques précautions s’imposent dès maintenant car la saison pollinique est de plus en plus longue. Pour Dr Isabelle Bossé, présidente des allergologues, il faut, par exemple, aérer son intérieur et limiter la température des chambres à 18 degrés.
Ca vous gratouille ou ça vous chatouille ? L'hiver n'est pas encore fini et les pollens taquinent déjà les narines des allergiques. Ils sont victimes d’un dérèglement de leur système immunitaire en raison d’une intolérance à des substances en principe inoffensives : les allergènes.
A cause du réchauffement climatique, la saison pollinique est de plus en plus précoce. Celle des pollens de cyprès s'est par exemple allongée de 18 jours au cours des 15 dernières années. En revanche, la qualité de l'air extérieur s'améliore : les émissions de particules fines ont été divisées par 2 en 20 ans. Une bonne nouvelle pour les allergiques puisque lorsque ces particules sont inhalées, elles sont responsables d'une inflammation des bronches qui favorise la pénétration des allergènes dans les voix respiratoires.
« Le nombre d'allergiques respiratoires commence à marquer le pas », indique le Dr Isabelle Bossé, président du syndicat des allergologues (voir ci-dessous). Mais nous sommes encore loin du compte. Grâce à des mesures de prévention, nous pouvons espérer qu'une personne sur deux ne sera pas allergique en 2050 ».
Moins de bronchites
Aérer son appartement 20 minutes par jour, bannir le tabac, éviter d'utiliser des produits d'entretien ou des matériaux contenant des composés organiques volatils… autrement dit faire la chasse à tous les polluants protège les allergiques et les non-allergiques. Le risque de souffrir de rhinites ou de bronchites est plus faible. Lors des pics de pollution, éviter les activités physiques intenses et continuer à aérer son logement peut aussi protéger vos bronches de l'agression des particules fines. Les urgences prennent aussi en charge des personnes non allergiques pendant les épisodes de pollution.
Je fais des économies
Beaucoup de produits prétendent purifier l'air intérieur. C'est notamment le cas de certains sprays aux huiles essentielles. Or, ces produits, très en vogue, émettent des composés organiques volatils qui peuvent aggraver les symptômes de personnes allergiques ou asthmatiques et qui irritent les bronches sensibles. Quant aux plantes soi-disant dépolluantes, une étude menée de 2004 à 2011, est parvenue à la conclusion que « l’efficacité d’épuration de l’air par les plantes seules est inférieure à l’effet du taux de renouvellement de l’air sur les concentrations de polluants. »
J'évite de stresser
Un parent allergique a 30 % de risque d'avoir un enfant allergique. Si les deux parents sont allergiques, la probabilité grimpe à 50 %. Le caractère héréditaire est clairement démontré mais il est aléatoire. Aucune mesure préventive ne peut empêcher cette transmission. Par ailleurs, inutile de priver votre enfant de poisson si vous êtes vous-même allergique au poisson. « Je comprends la peur d'un parent allergique vis-à-vis de son enfant mais d'un point de vue immunologique, cette peur n'est absolument pas justifiée », explique le Dr Isabelle Bossé, notre experte, président du syndicat des allergologues.