Consulter son médecin en vidéo n’a plus rien d’un scénario futuriste, ni même d’une pratique réservée aux plus jeunes. La crise sanitaire a fait grimper en flèche le nombre de téléconsultations. Elles ont représenté jusqu’à 27 % de l’ensemble des consultations. Et beaucoup d’entre nous ont pris goût à cette forme de télémédecine, qui facilite l’accès aux soins.
Selon un sondage réalisé pour Qare, la e-santé (téléconsultation, suivi à distance…) a permis à la moitié des mères de réduire leur charge mentale en leur permettant de mieux concilier travail et rendez-vous médicaux pour les enfants. L’effet sera durable. Les consultations à distance s'inscrivent désormais dans le parcours de soins.
Globalement, oui. Même si ce sont les généralistes et les psychiatres qui y ont le plus recours, la téléconsultation est ouverte à toutes les spécialités, que le médecin exerce en cabinet ou en établissement de soins. Et tous les patients peuvent téléconsulter. Malades chroniques ou aiguës, aucune contre-indication de principe. Pendant le confinement, les plus de 70 ans se sont d’ailleurs familiarisés avec la téléconsultation puisqu’ils ont représenté 20 % des actes. En fait, c’est au médecin d’estimer si votre état de santé ne nécessite pas une prise en charge en face à face.
C’était autorisé de manière dérogatoire pendant la pandémie mais un décret publié le 4 juin a pérennisé cette pratique. Il ne s’agit pas de téléconsultation puisqu'ils ne sont pas médecins mais des télésoins réalisés par des professionnels de santé.
Les pharmaciens et 17 auxiliaires médicaux tels que les infirmiers, les orthophonistes ou encore les diététiciens peuvent donc pratiquer des soins à distance, sauf ceux « nécessitant un contact direct en présentiel entre le professionnel et le patient, ou un équipement spécifique non disponible auprès du patient ».
La téléconsultation n’étant pas une médecine au rabais, les tarifs pratiqués par les médecins sont les mêmes. Et pour les mêmes raisons, vous bénéficiez du même taux de prise en charge, soit 70 % par la sécurité sociale et 30 % par les complémentaires santé. Autre règle commune : il faut respecter le parcours de soins pour être remboursé. C’est-à-dire faire une téléconsultation avec son médecin traitant ou avec un médecin vers lequel il vous a orienté (exception faite de certaines spécialités en accès direct). 80 % des patients qui ont téléconsulté pendant la crise avaient d’ailleurs déjà réalisé une consultation en présentiel avec ce dernier au cours de l’année précédente. Bien sûr, la carte vitale ne passe pas à distance !
Dans ce cas, il ne s’agit pas de téléconsultation mais de téléconseil. Cependant, si vous prenez rendez-vous via une plate-forme commerciale et que la prestation proposée se nomme « téléconseil », vous ne serez pas remboursé. Il ne s’agit en aucun cas d’une consultation pouvant donner lieu à une prescription. La direction générale de la concurrence (DGCCRF) a mené 103 contrôles chez 69 opérateurs proposant des services de téléconsultation. Le bilan publié en avril fait état d’un taux de 23 % d’anomalies. Concrètement, les infractions constatées sont des défauts d’information sur les honoraires et des « pratiques médicales trompeuses » comme « la présentation confuse d’un service de téléconseil sous des aspects de téléconsultation.
Les plateformes de téléconsultation tels que Doctolib, MAIIA, ou encore Qare utilisent des hébergeurs de données agréés par le ministère de la Santé, ce qui garantit un haut niveau de protection. En revanche, les systèmes de visio tels que Zoom ou Face Time ne garantissent pas une protection des données personnelles suffisantes, d’après la Société française de santé digitale.
Le patron de Doctolib, Stanislas Niox-Chateau, soulignait récemment dans Le Parisien que la plateforme avait « un niveau de sécurité parmi les plus hauts au monde », avec « plusieurs chiffrements au moment du transit ou du stockage et un chiffrement de bout en bout pour les documents médicaux et les logiciels de cabinet. »