Un proche, un ami, un voisin, chacun de nous a été confronté au cancer. Au point que cette maladie, qui touche plus de 380 000 personnes par an en France, reste la principale source d'angoisse des Français. Alors se répandent dans l'opinion des idées reçues sur la maladie quand ce ne sont pas les tabous qui condamnent les patients au silence.
Avec le soutien de l'INCa et de l'Inserm (1), et l'appui du Réseau NACRe (2), la Cité des sciences et de l'industrie a décidé d'ouvrir les portes de la connaissance sur les cancers. Du 6 septembre 2022 au 8 août 2023 à Paris, une exposition nous permettra d'aller à la rencontre des patients, des chercheurs, des professionnels de santé et des aidants pour mieux comprendre la maladie et mesurer les progrès accomplis du diagnostic aux traitements.
Aujourd'hui, on guérit un cancer sur deux. Et surtout, 40% des cancers pourraient être évités en modifiant nos comportements.
L'occasion pour Dr.Good! de rappeler son engagement sur la prévention individuelle en étant partenaire de l'évènement.
1) Institut national du cancer - Institut national de la santé et de la recherche médicale
(2) Réseau Nutrition Activité physique Cancer Recherche
La viande rouge peut-elle donner le cancer ?
C'est plutôt l'excès de consommation de viande rouge (bœuf, porc, veau, agneau et autres) et charcuterie ainsi que le mode cuisson qui peuvent être associés à un risque plus élevé de cancer colorectal. L'une des hypothèses : le fer héminique, présent en abondance dans les viandes rouges, qui favorise le stress oxydant et provoque des perturbations moléculaires dans notre corps.
La cuisson prolongée à haute température, par exemple au barbecue, peut elle aussi donner lieu à la création de substances cancérogènes. Les nitrites dans les charcuteries pourraient aussi avoir leur part de responsabilité.
Voilà pourquoi il est recommandé de limiter sa consommation de viande rouge à 500 g par semaine (3 à 4 steaks par semaine) et la charcuterie à 150 g par semaine (1 tranche pèse environ 40 g), en privilégiant le jambon blanc et le jambon de volaille
Le téléphone portable et les ondes électromagnétiques augmentent-ils le risque de cancer ?
A ce jour, aucune étude n'a établi de rapport de cause à effet entre la survenue de cancers ou d'autres pathologies et l'usage des technologies sans fil. Les effets à long terme et l'utilisation intensive du portable font néanmoins l'objet d'une surveillance étroite. C'est la raison pour laquelle, l'Anses (1) recommande depuis 2019, de réduire l'exposition des enfants et de privilégier l'usage du kit mains libres pour les accros du mobile. D'autant qu'avec la 5G, dont le débit est 50 fois plus important, l'exposition globale des utilisateurs, va fortement augmenter.
(1) Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail
ll paraît que le soja aurait un effet bénéfique sur le cancer du sein ?
Le lien entre soja et prévention du cancer du sein n'est pas prouvé. Ce qui est vrai, c'est que cette légumineuse contient une grande quantité de phyto-œstrogènes, des composés souvent mis en avant comme ayant un effet protecteur dans le cancer du sein. De plus, les femmes asiatiques qui suivent une alimentation traditionnelle, donc, riche en soja, développent moins de cancer du sein.
Mais les études menées en Europe ou en Amérique du Nord sur cette association n'ont pas mis en avant ces effets bénéfiques, et ont au contraire suggéré des associations délétères. Chez les patientes atteintes d'un cancer sur sein, un récent rapport d'expertise recommande même de ne pas consommer de soja pendant et après le cancer en raison de possibles interactions avec les traitements.
Le soja et ses dérivés, pauvres en graisse, restent cependant une bonne source de protéines végétales dans le cadre d'une alimentation équilibrée.
C'est vrai que l'activité physique protège du cancer ?
Avec une alimentation équilibrée et une bonne hygiène de vie (tabac, alcool), l'activité physique a un effet protecteur prouvé contre les cancers du côlon, du sein ou de l'endomètre. On sait par exemple que la sédentarité, c'est-à-dire l'absence d'activité, provoquerait 3 000 cancers par an.
Mais l'activité physique ne veut pas dire forcément pratiquer un sport. Ce qui compte, c'est de bouger, par exemple, en marchant, en faisant du vélo ou même en bricolant ou en faisant le ménage. Mais il faut le faire de manière régulière : 30 minutes par jour et un peu plus le week-end. Ce sont des gestes qu'il faut inclure dans ses habitudes du quotidien. En se fixant des objectifs atteignables et sans vouloir battre des records.
Est-il recommandé de jeûner quand on a un cancer ?
Cette pratique est très en vogue et fait l'objet de nombreux échanges sur les réseaux sociaux, notamment. Que ce soit en prévention du cancer ou en traitement associé, le bénéfice du jeûne n'a jamais été démontré chez l'homme. Les études souvent citées par les défenseurs de cette méthode ont été réalisées sur des petits échantillons ou sur des rongeurs. Les résultats ne sont pas extrapolables aux humains.
En revanche, ce qui est avéré avec les connaissances scientifiques actuelles, c'est que cette pratique peut aggraver la dénutrition chez une personne atteinte d'un cancer et accélérer la réduction de la masse et de la fonction musculaire. Cet amaigrissement peut fragiliser les défenses immunitaires et réduire l'efficacité des traitements.