On les appelle « zèbres », HPI, ou plus prosaïquement, surdoués. Les personnes à haut potentiel intellectuel font l’objet d’une médiatisation, à travers une série télé dédiée à ces profils et incarnée par l’actrice Audrey Fleurot. Un carton d’audience avec 10 millions de téléspectateurs pour ce nouveau rendez-vous de TF1.
Derrière ce sigle, on désigne les personnes qui ont un QI supérieur à 130 (100 pour un QI moyen) - soit 2,28 % de la population. Cela représente environ 1,5 million de personnes et moins d’un enfant par classe.
Il n’existe pas de portrait-robot des HPI. Mais elles se caractérisent par une capacité d’analyse et de synthèse très rapide ou une plus grande créativité. Ces spécificités peuvent, parfois, être source de désagréments et de souffrance.
Comment repérer le HPI et l’accompagner ?
Les réponses de Xavier Blanc, psychologue spécialisé dans l'accompagnement des enfants et adultes à Haut Potentiel Intellectuel.
Xavier Blanc. Très souvent, ce sont les enseignants qui sont à l’origine de l’alerte. Ils décèlent un fonctionnement intellectuel décalé, étonnant, performant chez l’enfant. Celui-ci peut développer un apprentissage précoce (de la lecture, du calcul…) ou encore, un intérêt pour des sujets qui ne sont pas « de son âge ». Il fonctionne un peu comme un enfant plus âgé.
Xavier Blanc. Là, c’est plus compliqué. La plupart des personnes HPI le vivent très bien, n’ont pas de difficulté relationnelle, les enfants sautent des classes, les adultes montent en grade…
Mais les autres (moins d’un tiers), rencontrent des difficultés collatérales qui génèrent de la souffrance. Ils ont du mal à s’adapter au cadre scolaire, professionnel, social, se sentent en décalage, peuvent présenter de l’hyperactivité, des troubles de l’humeur, de l’attention… Ceci dit, ces troubles ne sont pas plus fréquents chez les HPI qu’en population générale.
Xavier Blanc. Le HPI repose sur des critères assez objectifs qui sont évalués à travers des tests spécifiques. On ne parle pas de diagnostic car il ne s’agit pas d’une maladie, mais d’identification.
Ces tests permettent d’évaluer l’intelligence générale (compréhension verbale, logique, repérage visio-spatial), mais aussi la mémoire de travail et la vitesse de travail.
Sans ces tests, il est compliqué de savoir s’il y a HPI ou pas. Mais le meilleur signal, c’est la performance du fonctionnement intellectuel.
Xavier Blanc. Pour les uns, aucune. Pour les autres, pour ceux qui souffrent des difficultés liées à leur HPI, c’est une aide. Certaines personnes HPI se posent plein de questions, se demandent si elles sont malades, folles… et le simple fait de pouvoir s’identifier en tant que HPI leur fait beaucoup de bien.
Par ailleurs, cette identification est le début d’un autre processus, au cours duquel on va essayer, lors des séances de thérapie, de comprendre les difficultés psychoaffectives, environnementales… On va explorer les capacités de la personne et les replacer dans un environnement adapté.
Par ailleurs, ces tests sont utiles s’il y a un trouble associé (hyperactivité…) ; ils permettent de mieux les comprendre et de renforcer l’accompagnement en l’adaptant.