Pourquoi l’activité physique est la clé de notre survie à tout âge
30 novembre 2021

Pourquoi l’activité physique est la clé de notre survie à tout âge

Aujourd'hui, le Dr Antoine Piau, gériatre, parle d'activité physique. Il revient sur ses méfaits : fragilisation des os, et dysfonctionnement du système circulatoire par exemple. Il énumère également les idées reçues que l'on peut se faire sur le lien entre vieillesse et activité physique et le besoin d'adapter sa pratique à son mode de vie.

L'activité physique, c'est dans notre ADN ! L'être humain est génétiquement conçu pour bouger – et le plus longtemps possible.
Dans une nouvelle étude, des  spécialistes de l'évolution montrent qu'à la Préhistoire, l'humain a évolué pour rester actif - et ce même après la ménopause, contrairement aux autres primates, plutôt sédentaires. L'activité physique lui permet de ralentir son vieillissement, de réparer ses cellules, de se prémunir contre les maladies cardiovasculaires et métaboliques... Bref de le faire vivre plus longtemps, et ainsi de faire perdurer son espèce.
Très vite, l'Homme a compris que pour vivre, il fallait bouger.Comment activité physique et longévité sont-elles liées ? Y a-t-il des activités adaptées, selon les âges ? Les réponses du Dr Antoine Piau, gériatre et auteur de Quand je serai vieux tout ira bien (Broché).

Pourquoi est-ce fondamental pour l'être humain de faire de l'activité physique ?

Dr Antoine Piau. Le corps humain ne fonctionne pas s'il ne bouge pas. Quels que soient les tissus biologiques considérés, ils ne peuvent pas vivre de manière pérenne sans stimulation. Les os, par exemple : on sait que s'ils ne subissent pas de contraintes, de chocs (avec la marche, la course à pied, le port de charges...), alors, ils se déminéralisent, se fragilisent petit à petit. Ou encore, le système circulatoire, (artères, veines...) qui ne fonctionne bien que s'il est stimulé. Il faut que le cœur s'accélère, que les vaisseaux se dilatent, se resserrent...
Si l'on reste trop allongé, le système circulatoire se dégrade. Idem pour le cerveau : s'il n'est pas assez actif, il se fragilise et ses capacités se réduisent. En biologie, il y a cette loi : tout ce dont on ne se sert pas disparaît.

Plus l'on vieillit, moins il faut se fatiguer... c'est tout le contraire, en fait !

Dr Antoine Piau. Absolument. C'est presque criminel de mettre les gens au repos forcé, de leur dire : « il ne faut pas faire ça, ce n'est pas raisonnable, tu n'as plus l'âge »... On leur fait du mal avec ces phrases.
Avant, on conseillait aux personnes âgées de ne faire que de l'exercice aérobique – de la marche sans essoufflement – pour ne pas fatiguer le cœur... On sait aujourd'hui que ça n'a pas de sens, les personnes âgées peuvent tout à fait être essoufflées, elles peuvent pratiquer un sport, de la musculation, même. Il n'existe pas de fossé entre les jeunes et les vieux, il y a juste des corps qu'il faut maintenir en mouvement.

Y a-t-il des activités physiques adaptées à chaque âge ?

Dr Antoine Piau. Non, il est plus pertinent de penser les activités physiques en fonction de l'état de santé. A un fumeur de 40 ans qui n'a pas fait de sport depuis le lycée, qui boit un peu et a du ventre, on va conseiller une reprise progressive, un suivi chez le cardio et des activités adaptées, sans risque cardiaque.
A un homme de 70 ans, très actif, randonneur, on ne conseillera rien de spécial, si ce n'est une consultation chez le cardio de temps en temps. L'âge ne compte pas en matière d'activité physique - d'ailleurs, le nombre d'octogénaires qui courent des marathons est toujours plus important. Il faut juste trouver des activités adaptées à soi, à son état, à ses envies.