Place au jeûne intermittent ! Aujourd'hui Dr.Good! vous propose de revenir sur le jeûne intermittent, les précautions à prendre quand on le pratique, les formes du jeûne, ses bienfaits sur le corps comme les risques à connaître avant de se lancer.
Vous avez envie de detox, de purification de votre organisme, de vous défaire de mauvaises habitudes alimentaires ? Vous êtes de plus en plus nombreux dans ce cas et certains ont adopté le jeûne intermittent.
Sujet de débats passionnés, notamment à la suite du décès d’une femme de 44 ans cet été lors d’un stage de jeûne.
Cette pratique n’a rien de miraculeuse. Elle peut présenter des bénéfices mais elle n'est pas sans risque.
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Le jeûne à visée préventive ou thérapeutique consiste à ne pas consommer d’aliment solide pendant au moins 6 heures. Quand le but est d’améliorer son état de santé, l’absorption de liquides n’est jamais proscrite (eau, soupe, tisane…). Il est même conseillé de boire 3 litres par jour. C’est pourquoi on parle d’ailleurs de jeûne hydrique.
La privation de nourriture peut se faire de différentes manières : un jeûne de 16h minimum par jour en supprimant le déjeuner ou le dîner, un jeûne de 24h une à deux fois par semaine, l’alternate day fasting qui consiste à jeûner un jour sur deux ou encore le régime 5/2 qui repose lui sur une alimentation normale pendant 5 jours suivis de 2 jours où les apports sont diminués de 75 %.
Notre organisme a physiologiquement besoin de nutriments toutes les 6 heures. Mais, au-delà de ces 6 heures, ce dernier s’adapte si aucune énergie ne lui est fournie.
Pendant 5 jours, il puise les réserves de glucose qui se trouvent dans le foie puis les muscles. Ensuite, le foie et les reins ont recours au tissu adipeux pour produire des substances en remplacement du glucose, les corps cétoniques, qui ont l’avantage d’être euphorisantes et de couper légèrement la sensation de faim.
Mais, lorsque notre organisme produit trop de corps cétoniques, ils ne sont pas éliminés par les urines et deviennent toxiques.
La plupart des personnes qui pratiquent le jeûne intermittent recherchent un effet « detox ». Après une période d’excès, s’imposer une telle restriction alimentaire peut en effet mettre au repos le système digestif. A condition d’arrêter progressivement la prise alimentaire.
Concernant la perte de poids, une étude récente a montré que le jeûne intermittent obtenait les mêmes résultats qu’une traditionnelle réduction calorique, avec cependant un risque majoré de diminution de la masse musculaire.
Sinon, les études manquent pour valider les effets du jeûne dans le cadre de maladies. Les symptômes de la polyarthrite rhumatoïde pourraient cependant être améliorés.
Si vous êtes encadré par un médecin et que vous ne le pratiquez que de manière intermittente, la pratique du jeûne est « globalement peu dangereuse », indiquait l’Inserm dans un rapport publié en 2014.
Cependant, il peut occasionner des maux de tête, des étourdissements, voire des malaises. Pour le ministère de la Santé, « au-delà de 2 semaines, il peut provoquer des anémies par carence en fer, des inflammations et fibroses au niveau hépatique et une dégradation du capital osseux. »
Plus grave, des cas de troubles du rythme cardiaque, conduisant parfois au décès, sont possibles. Pour toutes ces raisons, le jeûne est contre-indiqué pour les femmes enceintes, les enfants et adolescents, les personnes âgées, celles souffrant de diabète, d’insuffisance hépatique ou rénale, de troubles du comportement alimentaire.
La liste est finalement assez longue, donc mieux demander conseil à son médecin.
En Allemagne, en Russie ou encore aux Etats-Unis, le jeûne thérapeutique est proposé dans des structures médicales. Outre-Rhin, le traitement peut même être remboursé par des assureurs. Il s’agit souvent d’un jeûne partiel qui dure une à deux semaines. Et les indications sont relativement nombreuses : cholestérol, hypertension, diabète de type 2, maladies rhumatismales, digestives, allergies…