L’endométriose est une maladie qui touche 10% des femmes et qui continue à être mal diagnostiquée. Les symptômes varient d’une femme à l’autre et peuvent être multiples. Qui consulter ? Quelle prise en charge ? Quand s’inquiéter ? Charline, notre sage-femme de référence, nous répond.
Par Charline, sage-femme.
Une femme sur dix en souffre et elle doit attendre sept ans pour que le diagnostic soit posé. La maladie est la première cause d’infertilité en France. La journée mondiale du 28 mars rappellera l’urgence d’agir.
On entend de plus en plus ce nom de maladie, l’endométriose. Pour autant, elle reste, assez peu connue. Pourtant, les femmes atteintes vivent avec des douleurs intenses, et effectuent bien souvent un parcours de combattante pour faire reconnaître leur pathologie. Raison de plus pour en parler.
Il y a plusieurs théories concernant la cause. La plus probable serait liée à un reflux de cellules de l’endomètre vers l’extérieur de l’utérus lors des règles. Ce tissu peut s’accoler à la vessie, au rectum, mais aussi à tout autre organe. A chaque période de règles, ces cellules endométriales saignent et peuvent causer des douleurs importantes.
D’après les données actuelles, cette maladie est retrouvée chez 1 femme sur 10 dans le monde. Diagnostiquer tôt l’endométriose permet de la prendre en charge de manière plus efficace.
Or aujourd’hui, il peut s’écouler plusieurs années, en moyenne 7 ans, avant que le diagnostic ne soit posé.
L’endométriose n’est pas la même d’une femme à l’autre, voilà pourquoi il est parfois difficile de la caractériser. Mais si vous souffrez d’un ou plusieurs des symptômes suivants de manière chronique, je vous conseille d’aller consulter : des douleurs intenses, voire handicapantes, pendant les règles, de troubles digestifs tels que des douleurs à la défécation, des troubles urinaires, comme des sensations d’avoir une infection urinaire mais avec un bilan négatif, de la fatigue chronique, des douleurs pelviennes inexpliquées ou encore des dyspareunies, c’est-à-dire des douleurs pendant les rapports.
Autre signe d’alerte : vous rencontrez des problèmes d’infertilité malgré des rapports réguliers depuis plus d’un an.
Aucun des symptômes ne garantit à 100 % le diagnostic d’endométriose ; chacun peut être la cause d’autres pathologies. Mais si vous êtes concernée, parlez-en à votre sage-femme, à votre gynécologue ou à un généraliste.
Il vous sera généralement prescrit une échographie pelvienne ainsi qu’une IRM. Dans certains cas, une cœlioscopie – une intervention chirurgicale pratiquée par des petites incisions de la paroi abdominale - vous sera proposée pour chercher et traiter l’endométriose.
L’endométriose n’est pas toujours simple à diagnostiquer et il y a autant d’endométrioses que de femmes souffrant de cette maladie. Alors si vous ne trouvez pas de réponse rapide à vos douleurs, ne baissez pas les bras, demandez un deuxième avis.