Si la vaccination semble s’accélérer, l’immunité collective est loin d’être atteinte. Transmission, durée de l’immunité, date de vaccination pour tous, l’équipe Dr.Good! éclaire toutes les zones d’ombres liées au vaccin.
Un coup d’accélérateur sur la vaccination. 400 000 injections par jour, c’est l’objectif à court terme que s’est fixé le gouvernement. A l’image des stades déjà ouverts, 35 "vaccinodromes" vont être créés et l'Armée est appelée à la rescousse.
Le but est évidemment d'atteindre l’immunité collective, celle qui permettra de retrouver une vie quasi normale. Thierry Breton, le commissaire européen en charge du déploiement des vaccins vise le 14 juillet. Certains experts tablent plutôt sur le mois de septembre.
Au-delà de la date, qu'est-ce que l'immunité collective ? Est-ce un bouclier infaillible ? Dr Good répond à toutes vos questions.
« Nous avons de bonnes chances de penser que l'immunité liée au vaccin soit au moins aussi bonne que l'immunité naturelle, a déclaré le Pr Alain Fischer, M. Vaccin du gouvernement, au média Brut.
Cependant, l'immunité est très variable d'une personne à une autre. L'âge, les comorbidités, des facteurs génétiques mais aussi la virulence de l'infection lorsque l'organisme est pour la première fois confronté au virus font varier le taux d'anticorps. Une étude parue dans le New England Journal of Medicine a par exemple montré que les patients hospitalisés (et donc ayant fait une forme grave) développaient plus d'anticorps.
Nous serions protégés pendant 8 mois selon une étude parue en janvier. C'est pourquoi les recommandations vaccinales pour les personnes ayant contracté le SarsCov2 ont évalué. De 3 mois après la fin des symptômes, nous sommes aujourd'hui passés à 6 mois. Et une seule dose suffit.
Nous manquons encore de recul pour affirmer que la durée de l'immunité est similaire avec la vaccination. En revanche, il y a une probabilité forte pour que nous soyons obligés de nous vacciner tous les ans. Les coronavirus, responsables de rhumes hivernaux banals, ont la fâcheuse tendance à nous infecter tous les ans.
Là encore, pas de réponse définitive à cette question. Comme « la réduction de la contagiosité est incertaine », le ministère de la Santé recommande « de poursuivre le respect des gestes barrières, même lorsqu'on est vacciné. »
Néanmoins, quelques indices sont plutôt rassurants. Tout d'abord, en Israël où plus de 50 % de la population a reçu ses 2 doses, 1 % des tests PCR sont actuellement positifs contre 6 % en février. Selon les études menées en Israël, la baisse de la transmission est entre 75 et 90 %.
De plus, les personnes vaccinées - qui peuvent malgré tout être porteuses du virus- présentent une charge virale moins importante. Le risque de transmission serait donc plus faible.
« A cause du variant anglais, il faudra sans doute que 80 % de la population soit vaccinée », a estimé le Pr Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l'hôpital Tenon (Paris), sur France Inter. Initialement, la barre de l'immunité collective avait été placée autour de 60 %.
Plusieurs raisons peuvent expliquer cette révision à la hausse : des virus plus transmissibles, des vaccins un peu moins efficaces (pas pour le variant anglais) et peut-être une immunité acquise prise en défaut (notamment avec le variant sud-africain).
Dans la ville de Manaus au Brésil, bien que 76 % de la population ait été exposée au virus dès octobre 2020, le nombre de contamination a flambé en janvier.
A partir d'une simple goutte de sang, les pharmaciens peuvent effectuer des tests sérologiques qui détectent les anticorps dirigés contre le SarsCoV2. Pratiques, et pas trop chers (de l'ordre de 20€), ces tests sont cependant d'une efficacité modérée, et ne peuvent pas vous dire si vous êtes immunisé, mais seulement si vous avez été en contact avec le virus.
En effet, l'immunité ne repose pas que sur les anticorps mais aussi sur les lymphocytes T, des cellules dites "mémoire". Même si elles disparaissent à la fin de l'infection, elles sont capables de se réveiller et de se battre si notre organisme croise le même virus. Or, les tests sérologiques sont incapables de repérer ces cellules mémoire.