Au-delà de la question scolaire ou de la lutte contre la pandémie, l'enjeu est de préserver la santé mentale des plus jeunes.
Une rentrée au compte-gouttes dans les écoles : seulement 1,5 million d'écoliers - sur un total de 6,7 millions en France - devraient retrouver leur enseignant cette semaine.
Moins armés psychologiquement, de nombreux enfants ont vécu un confinement difficile. L’isolement et l’environnement anxiogène de ces dernières semaines ont pu créer des situations à risque. Les pédiatres redoutent ainsi une vague de symptômes de stress post-traumatique : problème de sommeil, d'alimentation, angoisse. Certains médecins l'ont déjà constaté lors de consultations.
De fait, le retour à l'école pourrait aussi être un choc. « Les mesures de distanciation excessives faites dans les nombreuses et souvent différentes propositions d’organisation scolaire, seront susceptibles d'entraîner une anxiété particulièrement néfaste au développement des enfants », prévient Hervé Haas, chef de service des urgences pédiatriques du CHU Lanval (Nice).
Dans la mesure du possible, il faut envisager cette rentrée comme un test : si l'enfant ne se sent pas bien ou en danger dans cet environnement, mieux vaut ne pas insister et attendre un retour un peu plus normal du fonctionnement de son école. Des balades dans les parcs ou des visites chez ses amis lui permettra en attendant de retrouver progressivement leur vie sociale.
Face à cette anxiété, il est en revanche inutile de s'inquiéter davantage sur le risque de propagation du coronavirus à l'école. Quelques exemples permettront de rassurer les enfants sur le risque d’être infecté ou d’infecter les autres, les membres de la famille, notamment.
Le risque de contamination. Il n'est pas plus élevé dans les écoles qu'ailleurs, comme le montre l’exemple suédois, où les écoles sont restées ouvertes. Sur les 26 000 cas confirmés, 130 concernent des enfants de moins de 9 ans et 293 de moins de 19 ans. Sous réserve de l’application de mesures barrières, le retour en collectivité ne semble pas représenter un risque significatif pour des adultes contacts.
Les formes graves de Covid-19. Les enfants représentent entre 1 et 2 % des cas confirmés. Selon l'étude la plus complète sur le sujet, 94 % des cas pédiatriques dans le monde étaient peu sévères. Depuis le début de l'épidémie en France, un enfant de moins de 10 ans est décédé.
Les maladies chroniques. Aucun risque spécifique n’a été identifié pour les enfants suivis pour ces maladies, comme le diabète, par exemple. Selon les associations de pédiatres, ils peuvent aussi retourner à l'école, à l'exception des enfants suivis pour des pathologies rares et graves.