La ménopause n'a jamais rimé avec la fin de sa sexualité. Charline, sage-femme, nous partage la définition du mot "sexualité" et ses conseils pour continuer à s'épanouir ou se redécouvrir sexuellement.
La sexualité n’a ni âge ni norme. Il est possible de vivre une sexualité épanouie sans répondre aux injonctions mais en écoutant ses envies.
Parce que l’on associe trop souvent la ménopause à une maladie et donc à des troubles de tous ordres, la sexualité après 50 ans est abordée avec crainte.
Comme si la dégradation des rapports était inéluctable et que, dans cette nouvelle séquence de la vie, l’absence de plaisir était une fatalité.
Certes, les modifications hormonales, physiologiques ou psychologiques peuvent modifier la nature des rapports. Au cours d’une vie, quatre femmes sur dix se plaignent de problèmes sexuels, selon le collège de gynécologues-obstétriciens. C’est donc que la question de la sexualité n’est pas liée à l’âge mais à des situations et aussi à notre façon de l’imaginer ou de la concevoir.
Lorsqu’on entend parler de sexualité, rapidement, la plupart des personnes pensent aux rapports sexuels avec pénétration. Le schéma classique : préliminaires en options, pénétration, éjaculation, orgasme féminin en option.
Notre cher dictionnaire Larousse nous définit la sexualité comme l'ensemble des diverses modalités de la satisfaction sexuelle.
La sexualité c’est donc ce qui vous donne du plaisir charnel. Alors je vous invite à réfléchir : qu’est ce qui stimule ce plaisir ? Parfois, il s’agit de deux mains qui s’enlacent tendrement, d’un câlin particulièrement tendre qu’on ne donnerait pas à n’importe qui, des baisers sur la bouche ou ailleurs, du contact physique ou visuel. Des discussions autour de la sexualité, à l’oral, par message, dans une lettre.
Finalement la sexualité, qu'elle soit autonome ou partagée, est un immense spectre dont la fameuse pénétration n’est qu’un élément parmi tant d'autres.
Lorsque l’on cesse de définir la sexualité comme synonyme de pénétration, on comprend alors qu’il est possible, si l’envie est présente, de la poursuivre aussi longtemps que vous en avez envie.
Tout d’abord, prenez conscience de ce dont vous avez envie. Ensuite, pratiquez "le non jugement". Ne jugez ni vos envies, ni celles de votre partenaire. A vous de voir ensuite dans quelle mesure vous souhaitez les mettre en application. Et enfin, le mot magique : communiquez. Le premier organe érogène est le cerveau. Parlez de vos envies, demandez à l’autre les siennes. Exprimez votre consentement ou votre refus.
Bref, créez et cultivez cet espace de confiance dans lequel vous pourrez vous épanouir à votre façon.