Entre les transports, la voiture, le travail, un repas sur le pouce, vous avez l'impression de bouger sans arrêt. Mais passer d'un fauteuil à l'autre, c’est ce qu’on appelle de la sédentarité. Et dans ce parcours, l’activité physique est souvent absente.
En 2014-2016, 71 % des hommes et 53 % des femmes faisaient chaque semaine au moins 150 minutes hebdomadaires d'activité physique d’intensité modérée, marcher d'un pas vif par exemple ou grimper les escaliers. Un chiffre en hausse chez les hommes depuis 10 ans, mais en dangereuse baisse chez les femmes, alors qu'elles étaient 66 % en 2006 à atteindre ce niveau. Si les adultes se situent dans la moyenne des pays occidentaux, seulement la moitié des garçons et un tiers des filles de 6-17 ans atteignent les recommandations de l'OMS.
C'est l'un des enseignements des résultats
publiés ce mardi de la grande étude Esteban, dont l'objectif est d'analyser les
comportements des Français.
Autre point mis en exergue, le danger grandissant des comportements sédentaires
: 8 adultes sur 10 admettent passer plus de 3 heures chaque jour devant un
écran, en dehors de toute activité professionnelle !
Inactivité physique et sédentarité sont pourtant des facteurs de risque majeurs
des maladies cardiovasculaires, de diabète ou d'obésité. Elles augmentent aussi
le risque de dépression et d'anxiété.
Alors, comment apprendre à bouger sans bouleverser son quotidien ?
Créer son propre déclic. « Chacun doit prendre conscience de sa sédentarité. Une prise de poids, un essoufflement au moindre effort, une souplesse perdue sont des signaux d'alerte, avertit le Dr Alain Ducardonnet, cardiologue du sport, auteur de Prenez rendez-vous... avec vous ! (éd. Le Cherche-Midi). Il faut s'interroger : quelle sera ma santé dans dix ans si je ne change pas de comportement ? »
Introduire de l'activité physique dans son quotidien. « Une heure de jogging le dimanche n'efface pas la sédentarité de la semaine. C'est tous les jours qu'il faut bouger », insiste le Dr Ducardonnet. Tout le monde connaît la recette : privilégier les escaliers, la marche, le vélo pour se déplacer. Mais aussi revoir son organisation au travail. Chaque occasion est bonne pour se lever : une pause, un coup de téléphone, une discussion avec un collègue. Les bureaux debout, plus présents dans les entreprises, sont à privilégier.
Garder la motivation. « Malheureusement, on ne peut pas gommer en un mois dix ans de sédentarité. Le challenge est de tenir au moins six mois. Alors, les bénéfices apparaissent. Bouger devient un automatisme, le confort de la vie quotidienne s'améliore et l'horizon des dix ans peut être envisagé sereinement. »