C’est la conséquence logique du confinement : on a tous un peu forcé sur l’écran. Outil de travail ou de détente, les écrans ont occupé de multiples fonctions pendant cette période, et se sont imposés comme des objets de première nécessité.
Trois personnes sur cinq ont doublé leur temps d’exposition pendant le confinement. En avril, les Français ont regardé la télé pendant 4h40 chaque jour - soit une heure de plus par rapport à l’année dernière. L’utilisation accrue des écrans - smarphones, télévision, tablettes, ordinateurs… - touche toutes les couches sociales, et tous les âges.
Avec un risque de mésusage généralisé plus élevé que jamais. « L’abus s’est, de fait, organisé à l’échelle collective, avec une exposition fonctionnelle (travail, devoirs scolaires) et récréationnelle (plaisir) en flèche, explique le Pr Amine Benyamina, addictologue à l’Hôpital Paul-Brousse (Paris). On ne parle pas d’addiction, car l’addiction est un processus lent. Mais il faut rester vigilant : on s’attend à une seconde vague concernant des conduites addictives liées au confinement. Il y a eu une modification des comportements pendant cette période, vis-à-vis du tabac, de l’alcool, des écrans… Les gens ont davantage consommé ».
L’enjeu est de donc revenir à un usage raisonné et modéré des écrans.
En se redonnant des limites. « Il faut se chronométrer, activer l’option sur smarphone qui permet de mesurer le temps passé devant l’écran, se mettre des alarmes, des mouchards… bref, se monitorer. Cela permet d’évaluer sa consommation et de se fixer des objectifs personnels de réduction ». Pour les enfants, vous pouvez paramétrer la console de jeu afin de limiter la durée d’utilisation. Fixez des règles claires sur les temps d'écrans pour qu'elles soient admises par les petits. Les pédiatres recommandent 20 à 40 minutes maximum d’exposition quotidienne entre 3 et 8 ans, 1 heure à partir de 8 ans.
En se forçant à faire les choses « en direct » : fini les apéro Skype et les visites virtuelles. « Il faut s’obliger à sortir, faire des activités à l’extérieur, emmener ses enfants dehors… »
En traquant les signes d’une addiction : « Si l’on préfère rester confiné au lieu de sortir, si l’on réalise que l’on sort de la société pour rentrer dans les écrans, il est opportun de demander de l’aide », confirme le Pr Benyamina.
Si vous êtes toujours en télétravail, n’oubliez pas de vous aménager régulièrement des pauses « écrans-free » pour réduire autant que possible votre durée d’exposition.