62 % des franciliens ont des difficultés à accéder aux soins, quelles mesures seront prises par le futur président face à l'urgence médicale ?
La dernière ligne droite. Si les résultats du premier tour de l’élection présidentielle laissent peu de place au doute, le taux de participation alimente, lui, le suspense. Certes, les sondages sont pessimistes mais y aura-t-il un sursaut de dernière minute ? Difficile d’y croire avec une campagne au rabais et des programmes qui n’ont pas ou peu accroché l’opinion. Comme le montre le sondage cité ci-dessus, deux tiers des Français affirment que les propositions des candidats en matière de santé pourraient influencer leur vote du 10 avril. Or, en la matière, ce sujet n’a été qu’une variable d’ajustement dans les promesses de campagne. Pourtant, il y a urgence et celui ou celle qui prendra le flambeau du prochain quinquennat devra y répondre rapidement.
Selon une étude réalisée en exclusivité pour l'Express par Iqvia, une société spécialisée dans les données de santé, 27 millions de personnes pourraient habiter dans un désert médical dans cinq ans contre 7 millions aujourd’hui. Les effets de l’ancien numerus clausus, les départs en retraite des médecins et la mauvaise répartition des effectifs sur le territoire expliquent que 40 % des habitants pourraient être privés de généraliste, de dermatologue ou d’un ophtalmo.
Et, contrairement à une idée reçue, ce ne sont pas seulement les campagnes qui sont frappées de plein fouet. L’ile-de-France est le premier désert médical. 62 % des franciliens ont des difficultés à accéder aux soins (32 % en 2018).
Jusqu’à présent, les mesures d’aide à l’installation des jeunes médecins proposées par l’Etat ou les collectivités locales ont seulement permis de colmater les brèches.
Des mesures courageuses s’imposent quitte à froisser une partie du corps médical. Elles devront en tout cas figurer dans la liste des priorités du future président.
Philippe Berrebi